À l’approche de l’élection présidentielle de février 2024, les autorités ont intensifié la répression de l’opposition et des critiques, notamment des journalistes, tandis que les violations de l’espace civique se sont multipliées, selon la plateforme Civicus Monitor qui souligne que l’espace civique est classé comme «entravé».
La plateforme Civicus Monitor qui suit la liberté d’association, de réunion pacifique et d’expression a publié, hier, mercredi, un rapport qui place le Sénégal parmi les pays les «plus reculés» en matière de liberté civique. La plateforme Civicus Monitor dénonce la poursuite des «violations de l’espace civique avec des manifestants tués, des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme harcelés par la justice». En septembre 2023, Monitor Civicus a placé le Sénégal dans sa liste de surveillance en raison des préoccupations suscitées par la «détérioration de l’état de l’espace civique» dans le pays. «À l’approche des élections présidentielles contestées de février 2024, les autorités ont intensifié la répression de l’opposition et des critiques, notamment des journalistes, tandis que les violations de l’espace civique se sont multipliées dans un contexte marqué par la montée des tensions politiques. À présent, l’espace civique du Sénégal est classé comme ‘’entravé’’», lit-on dans le site internet de l’association.
Civicus Monitor cite les menaces sur la liberté d’association avec la dissolution du parti Pastef, la détention préventive, l’inculpation et la déclaration d’inéligibilité du chef de l’opposition aux élections présidentielles. Elle dénonce également les entraves à la liberté d’association avec l’arrestation du leader de Y’en a marre Aliou Sané, la tuerie de deux personnes à Khossanto lors de manifestations contre la réforme du recrutement dans le secteur minier.
Civicus Monitor critique aussi la régression de la liberté d’expression avec la détention de journalistes, la suspension du signal de la télévision Walf Tv durant un mois et les restrictions d’accès à internet et aux réseaux sociaux. Civicus Monitor rappelle que le 31 juillet 2023, le jour de l’inculpation du leader de l’opposition Ousmane Sonko, le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, a annoncé la suspension temporaire de l’internet mobile pendant quelques heures «en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux». Deux jours plus tard, le 2 août 2023, le ministre de la Communication a accusé TikTok de menacer la stabilité du pays et a décidé de suspendre l’accès au réseau social. Civicus Monitor englobe 198 pays et territoires.
Charles Gaïky DIENE