Prévues le 12 décembre 2023, les élections de représentativité des centrales syndicales verront la participation de 12 centrales qui vont être départagées par 316 mille électeurs. Selon nos sources, le ministère du Travail est dans les derniers réglages pour l’organisation du scrutin. Ce, pour éviter des couacs comme ce fut le cas lors des précédentes, en 2017 avec des phases contentieuses jamais vidées. Lors de ces joutes, beaucoup de centrales ont dénoncé des omissions et des lieux de vote qui ne disposaient pas de matériels de vote.
Pour les élections de 2023, un défi est à relever, le taux de participation. Car, en 2017, il y avait une baisse avec un taux de participation de 28,50 %, malgré l’augmentation du nombre d’électeurs, 253 mille 124 potentiels votants.
Pour les joutes sociales de cette année, le secteur du transport routier a été complètement ignoré du processus électoral. Puisque beaucoup d’employeurs ont refusé de mettre à la disposition de leurs travailleurs les fiches d’inscription. Des chauffeurs de transport en commun rencontrés ont fait savoir que leurs patrons n’ont jamais pensé à leurs inscriptions sur les listes. C’est le cas de Abdou Sène, conducteur de bus rencontré à Bountou Pikine. «J’ai un contrat de travail et je suis membre d’un syndicat. Mais mon patron refuse de nous inscrire. C’est déplorable. C’est à l’image de nos centrales syndicales qui n’ont aucune considération pour le secteur du transport qu’elles considèrent toujours comme informel». Et son camarade Mbaye Diop d’ajouter : «Je ne suis même pas au courant de ces élections. Pourtant, je suis affilié à un syndicat qui a adhéré à une une centrale syndicale. Mais comme l’a dit mon collègue, ils nous prennent pour des travailleurs informels».
Sanctionner les centrales dites représentatives
Cette ignorance du transport routier a frustré l’Union démocratique des travailleurs du Sénégal/ Forces ouvrières (Udts/Fo). L’un des responsables, Mamadou Babacar Sarr a dénoncé la non-inscription des employés du secteur privé et la non-disponibilité des cartes électeurs à temps dans certains départements. Mamadou Babacar Sarr et ses camarades de l’Udts /Fo en ont profité pour charger les centrales syndicales dites représentatives sortantes qu’ils ont accusées d’avoir failli à leurs missions pour la défense des droits de travailleurs. Ils soulignent que le pacte de stabilité sociale les a dictées sa loi du silence au point de ne jamais faire une grève générale face à la misère de la classe ouvrière. En outre, ces syndicalistes, à travers, ces élections, ont invité les électeurs à choisir une alternance générationnelle syndicale.
Pour être considérée comme centrale syndicale représentative, il faut avoir au moins 10 % des suffrages valablement exprimés.
Théodore SEMEDO