Le programme financé par la Chine à hauteur de 150 millions de dollars pour développer l’aquaculture au Sénégal risque d’envoyer au chômage plus d’un demi million de Sénégalais qui s’activent dans le secteur.
La présence de bateaux étrangers menace les pêcheurs sénégalais. Dans sa question économique de la semaine, le député Mamadou Lamine Diallo, président du mouvement Tekki, affirme que le régime annonce un programme financé par la Chine de 150 millions de dollars ou plus; ce n’est pas clair, pour développer l’aquaculture au Sénégal. Or, selon lui, tout le monde sait que Benno Bokk Yakaar a ouvert les vannes aux bateaux chinois entre autres pour piller nos mers. Tout y passe, sardinelles, poulpes. Résultat des courses, dit-il, les pêcheurs sénégalais ne trouvent plus de poissons, ils proposent de transporter des jeunes chômeurs en Europe dans des pirogues Barsax. «Alors, l’aquaculture pour remplacer la pêche artisanale et ses 600 000 travailleurs? Si c’est l’option de Benno, la question est plus grave. Dans tous les cas, il faut mettre fin à cette agression contre les pêcheurs du secteur informel», dit-il. Candidat à la présidentielle, il s’engage, en cas de victoire, à arrêter immédiatement le trafic sur la pêche organisée par Benno. «J’engage l’audit de l’accord de pêche avec l’Union européenne», poursuit le leader de Tekki.
Dans un autre registre, Mamadou Lamine Diallo accuse le régime de vouloir fermer l’université Cheikh Anta Diop et s’accaparer du foncier. Car d’après lui, la mesure de fermeture de l’université est incohérente. «Le ministre Baldé, produit de cette université comme Macky Sall et Amadou Bâ l’Ascenseur, explique que l’avenir est à l’enseignement à distance; on peut fermer le campus social sans conséquences. Or, les bacheliers 2021, 2022, 2023 sont au même point, en attendant ceux de 2024. C’est le point de départ de l’implosion du système. Benno n’aime pas le Sénégal et ses enfants. Il faut appeler le chat par son nom, c’est du sabotage», poursuit-il. Le député rappelle que l’université se situe à Fann Résidence, le quartier le plus huppé de Dakar, le m2 à deux millions. Selon lui, pour les prédateurs, tuer l’université et prendre le foncier est un business lucratif. «Comme le mouvement qui s’est opposé au bradage du lycée Lamine Guèye, il y a quelques années, il urge de sauver l’université. Franchement, les centrales syndicales Cnts, Uden, Csa et les autres doivent soutenir le Saes et arrêter cette spirale de prédation foncière de notre pays», plaide le député.
Charles Gaïky DIENE