Malgré le dépôt de son recours gracieux contre la mauvaise distribution de l’aide à la presse, le groupe WalFadjri peine à rentrer dans ses fonds. Le ministre de la Communication, Me Moussa Bocar Thiam, qui dirige les actions et a tenté de chercher des noises au groupe Front de Terre, n’a toujours pas exécuté les instructions des plus hautes autorités.
Le ministre de la Communication, Me Moussa Bocar Thiam semble poursuivre son acharnement contre le groupe de presse WalFadjri. Il refuse, contre vents et marées, d’exécuter le recours gracieux déposé par l’administration du groupe de Front de Terre, lésé lors de la distribution de l’aide à la presse. Ce qui démontre à suffisance sa volonté, selon le Pdg du groupe Walf, d’écraser le legs de feu Sidy Lamine Niass.
Depuis, plus d’un mois, il traine les pieds, dénonce Me Cheikh Niass pour corriger cet impair. Malgré les instructions des plus hautes autorités du pays. «Le recours gracieux a été déposé depuis le 25 octobre dernier. Cela fait plus d’un mois, il ne réagit pas. Me Moussa Bocar Thiam est déterminé à écraser le legs du défunt Mollah de la presse», déplore M. Niass, contacté par téléphone.
D’après le Pdg de Walf, Me Moussa Bocar résiste aux ordres pressants de la hiérarchie. Il refuse, poursuit Me Cheikh Niass, de décaisser le montant recommandé encore moins d’ordonner son déblocage. En plus de cela, par le biais de ses services, poursuit-il, il repousse les rendez-vous fixés à l’héritier de Sidy Lamine Niass. Pis, dénonce Me Niass, le ministre ignore royalement ses appels téléphoniques. «Nous déplorons son comportement. Je fais des va-et-vient interminables entre le ministère de la Communication et WalFadjri. Cet argent ne lui appartient pas. C’est l’argent du contribuable», précise Me Niass, par ailleurs avocat au barreau de Paris. «Il a reçu des instructions pour débloquer les 50 millions de francs Cfa. Mais il ne les a pas encore virés. Il joue au dilatoire», ajoute-t-il.
Deux poids, deux mesures
Le patron de presse avait engagé une procédure pour qu’il soit rétabli dans ses droits, suite à la réduction drastique de l’aide à la presse allouée à son groupe. Alors que l’enveloppe a été gonflée par l’Etat du Sénégal, WalFadjri qui détient cinq supports (un Quotidien, une chaîne de télévision, une station radio, un site internet et Walf-Editions), n’a reçu cette année qu’une modique somme de 20 millions de francs Cfa. Un montant largement en deçà par rapport à 2022 plafonné à 70 millions de francs Cfa.
Au même moment, dans des circonstances non élucidées, d’autres organes qui ne peuvent se targuer que d’un quotidien ou d’un site internet, ont touché près de 40 millions francs Cfa. Encore plus étrange, dénonce le patron de WalFadjri, «des centaines de millions de francs Cfa ont été attribuées à des groupes de presse avec la même envergure que WalFadji, sans une maison d’édition».
Sommé d’apporter des explications à cette discrimination, Me Moussa Bocar Thiam avait pointé du doigt les suspensions répétées du signal de Walf Tv. Alors qu’aucun autre support n’a été épinglé par des organes de contrôle des médias. Quelques semaines après, la Cour suprême suspend la mesure de suspension de sept jours du signal de la télévision ordonnée par le président du Cnra en février 2022.
Salif KA