Le foncier continue de diviser à Malika. Des maraichers sont sortis, hier, pour bloquer la circulation. Il s’agit pour eux, une manière de marquer une opposition à l’expropriation de leurs terres sans qu’on ne leur propose un site de recasement. «Le sang risque de couler ici à Malika. Nous disons aux autorités étatiques de venir régler le problème entre nous et Talla Gadiaga avant qu’il ne soit trop tard. Nous n’allons pas accepter qu’on nous envoie en chômage technique forcé. En tout cas, s’il faut mourir pour sauver nos terres, nous le ferons», avertit Fatou Laye Gadiaga, une maraîchère. Et son camarade Seydina Dieng de renchérir: «Nous sommes venus ici pour alerter les autorités administratives afin qu’elles interviennent avant qu’une catastrophe ne se produise. En tout cas, nous tenons à témoin l’opinion publique pour qu’elle intervienne afin d’éviter un drame social dû au foncier à Malika où des gens dictent la loi du talion contre les pauvres que nous sommes».
Sur les raisons de leur grogne et de leurs bisbilles avec leur édile, Fatou Laye Gadiaga s’explique : «Nous avons vu aujourd’hui que la mairie a mobilisé des camions pour extraire le sable de notre site. Nous avons dit niet parce que l’État avait octroyé 20 hectares au maire Talla Gadiaga avec comme soubassement, qu’il discute avec les maraîchers avant toute extraction de sable. Mais grande fut notre surprise de constater aujourd’hui qu’il est venu extraire le sable de nos champs sans nous proposer un site de recasement».
WalfQuotidien a tenté de joindre le maire Mor Talla Gadiaga pour avoir sa version des faits, mais en vain. Auparavant, les maraîchers qui avaient bloqué la Vdn 03 pour manifester leur colère ont été dispersés à coups de gaz et de grenades lacrymogènes. Une femme maraîchère est tombée en syncope avant d’être évacuée à bord d’une ambulance.
Théodore SEMEDO