Environ 880 cas de cancer de la prostate sont enregistrés chaque année au Sénégal et 550 décès notés. Toutefois, selon la présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), Dr Fatma Gueunoun, seuls 330 malades sont pris en charge.
Les cancers masculins sont en train de faire des ravages au Sénégal au même titre que ceux qui touchent les femmes. Selon les statistiques avancées, hier, par la présidente de laLigue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), Dr Fatma Gueunoun, des centaines de cas sont détectées chaque année au Sénégal. Et Dr Gueunoun poursuit que cette pathologie tue énormément. «Nous avons environ 880 nouveaux cas de cancer de la prostate chaque année au Sénégal avec plus de 550 décès chaque année. Et seulement 330 patients atteints de cette maladie qui sont pris en charge au niveau de la Lisca», fait savoir Dr Fatma Gueunoun. D’où l’organisation, hier, d’une randonnée pédestre pour sensibiliser la population. Dr Gueunoun qui affirme que sa structure a toujours accompagné les hommes dans ce combat, dénonce le manque de communication sur ce genre de cancer.
Pour la prévention, la présidente de la Lisca soutient que le focus doit être mis sur l’alimentation. Elle conseille de manger moins gras, moins de viande rouge, moins de graisse animale et manger beaucoup de fruits rouges, les légumes, des tomates et les choux. Pour elle, tous ces aliments contribuent à la lutte contre le cancer de la prostate. Pour les hommes qui s’activent dans les métiers où on utilise des pesticides, il est conseillé aussi de boire du thé vert. Aussi, il faut commencer le dépistage à partir de 45 ans.
Chirurgienne urologue, Pr Madina Ndoye, première femme urologue au Sénégal, ajoute que le cancer de la prostate est particulier par le fait qu’il arrive avec l’âge. La spécialiste fait savoir qu’il est très difficile de donner actuellement le taux de prévalence. Mais, elle constate que c’est un cancer qui arrive dans les structures sanitaires à un stade très avancé.
Revenant sur la randonnée qui est aussi une séance de prévention et de sensibilisation pour qu’on sache que cette maladie doit être combattue à partir d’un dépistage précoce, la chirurgienne urologue constate que les hommes ne consultent pas parce qu’ils ont peur du cancer globalement mais aussi, beaucoup ne connaissent pas cette maladie. Il s’y ajoute les fake news. «Dans les réseaux sociaux il y a beaucoup de personnes qui se disent spécialistes et parlent du cancer de la prostate sans réellement donner la bonne information aux populations. Donc cette rencontre est le lieu de sensibiliser la population contre la maladie mais aussi contre les fake news. Et inviter les populations à venir se dépister pour minimiser les risques de contracter la maladie. Parce qu’un cancer de la prostate dépisté très tôt est guéri à moitié», lance Pr Madina Ndoye.
Samba BARRY