L’Etat du Sénégal traîne les pieds dans les procédures judiciaires l’opposant à Ousmane Sonko. Ce plan nourri par le régime consiste à l’écarter de la course à la présidentielle 2024. En atteste le déroulé, hier, de l’audience de la Cour de justice de la Cedeao où les débats étaient plus orientés sur le procès de la Cour suprême que sur sa radiation du fichier électoral.
Le régime de Macky Sall ne ménage aucun effort pour écarter Ousmane Sonko de la course à la présidentielle 2024. Aucun plan n’est de trop pour le pouvoir. Le chef de l’Etat et ses collaborateurs misent sur des procédures enclenchées, notamment celles devant la Cour de justice de la Cedeao et de la Cour suprême. En atteste la tentative, hier, des avocats de l’Etat et de l’agent judiciaire de faire renvoyer l’audience devant cette cour communautaire. «Nous étions prêts à plaider les mesures provisoires, c’est-à-dire le référé, en présentiel lors de la dernière audience. Pour celle d’aujourd’hui, nous ne sommes pas prêts pour plaider le dossier dans le fond. Il y a un problème parce que nos avocats qui sont à Dakar ne peuvent pas se connecter», lance l’agent judiciaire de l’Etat.
Selon lui, l’Etat partie était venue pour prendre le délibéré espérant que les dates des audiences lui seront communiquées. Sur place, fait savoir l’agent judiciaire, la Cour leur demande de plaider le fond du dossier. Or, soutient-il, les avocats et lui ne sont pas prêts. «Ce sont des affaires extrêmement importantes. Elles engagent l’Etat du Sénégal. La Cour suprême va incessamment organiser son audience sur cette affaire. Au Sénégal, toutes les procédures connaissent un circuit normal. Toutes ces affaires sont pendantes au Sénégal. Elles ne sont pas encore vidées», lance-t-il. «De quelle urgence parle-t-on?», appuie Me Bitèye, avocat de l’Etat.
Après la décision du juge de retenir l’affaire, Me Ciré Clédor Ly évoque l’urgence de vider l’affaire avant que leur client ne soit forclos. Selon lui, le délai de 30 jours est largement dépassé. Il affirme que la requête a été articulée de telle sorte qu’une violation potentielle ne se réalise pas. «L’Etat du Sénégal dit que la Cour suprême va statuer. Mais il n’a pas dit que la Cour a programmé pour le 17 novembre. Quelle sera la possibilité offerte à Ousmane Sonko d’avoir les fiches après le 17 novembre 2024 puisqu’il ne peut pas remplir les exigences du code électoral pour déposer les fiches dans les délais», soutient Me Ly. Lancée le 27 septembre dernier, la collecte de parrainages sera clôturée entre le 03 et le 05 décembre 2023, c’est-à-dire dans trois semaines.
Salif KA
Salif KA