Le Sénégal s’est engagé à atteindre un objectif de 12 pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2030. Sauf qu’avec la lenteur notée sur la baisse des décès néonataux, le pays risque encore de passer à côté des objectifs.
Malgré les efforts importants, des défis subsistent encore et sont relatifs à l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd) qui est la réduction du taux de décès néonataux au moins à 12 pour 1 000 naissances vivantes au Sénégal. En effet, ces contreperformances s’expliquent par plusieurs facteurs liés, entre autres, aux lenteurs et insuffisances de l’offre, aux problèmes de distribution des médicaments, aux déficits d’infrastructures notamment des couveuses, des tables de réanimation, des moniteurs et des unités kangourou. «Au Sénégal d’importants efforts ont été faits en termes de santé néonatale qui se sont traduits par une diminution de cette mortalité néonatale mais force est de constater que même si cette diminution a eu lieu, elle est encore lente. Parce que, la courbe varie en dents de scie. Nous sommes à 21 pour 1 000 naissances vivantes alors que nous avons un objectif d’atteindre 12 pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2030. Donc certes, il y a une baisse mais c’est une réduction qui est lente. Et cela est lié à plusieurs facteurs notamment la prévention. C’est-à-dire, il faut que les femmes fassent correctement leurs consultations prénatales», constate le directeur de la Santé, de la mère et de l’enfant, Dr Amadou Doucouré. Il s’exprimait, hier, au cours d’un symposium sur le sujet. Malheureusement regrette-t-il, au niveau des consultations prénatales le pays est à un taux de couverture de 64 %. Et pour relever ce taux il faut une bonne prise en charge au cas où la femme donne naissance à un prématuré. Et cela demande aussi un personnel qualifié qui parfois pose problème et des équipements.
Pour inverser cette tendance, il soutient qu’un plan d’amélioration de la santé néonatale a été élaboré et mis en œuvre. Car, il parait important, selon lui, d’avoir des données probantes et scientifiques. Ce qui justifie d’ailleurs la pertinence de la tenue du symposium, qui rentre dans le cadre de quatre événements de plaidoyer régionaux visant à sensibiliser les acteurs clés en Afrique subsaharienne. «Il reste encore beaucoup d’efforts à faire. C’est dommage de voir une grossesse qui n’arrive pas à terme ou un enfant qui décède. Parce que c’est un espoir pour toute une famille», regrette la présidente de la Société sénégalaise de pédiatrie, Pr Ndèye Rama Guèye. Représentant de l’Oms, Dr Ousmane Dieng signale que l’Oms accorde une priorité aux nouveaux nés au vu du fardeau que constitue la mortalité maternelle. Dr Dieng rappelle que tous les pays doivent réduire la mortalité néonatale à 12 pour 1 000 naissances vivantes d’ici 2030.
Samba BARRY