Muni de l’injonction de la Commission électorale nationale autonome (Cena), Ayib Daffé s’est encore rendu, hier, à la Direction générale des élections (Dge) pour récupérer les fiches de parrainages de Sonko, mais c’était sans compter sur la Dge qui a campé sur sa position.
Malgré l’injonction de la Cena, la Direction générale des élections (Dge) a une fois de plus refusé de délivrer au mandataire du candidat Ousmane Sonko les fiches de parrainages. Contrairement à ses autres passages, il a, cette fois-ci, était reçu par le Directeur des opérations électorales qui s’est cramponné au dernier communiqué de la Dge. Ayib Daffé y voit «une conspiration, un complot au niveau du ministère de l’Intérieur». Suffisant pour inviter le ministre Sidiki Kaba à prendre ses responsabilités. «Il y a un banditisme administratif. Une défiance à l’égard des lois et règlements du pays et cela nous ne pouvons pas le tolérer. Nous allons continuer le combat politique et judiciaire pour que le candidat Ousmane Sonko puisse rentrer dans ses droits», a lancé le mandataire de Ousmane Sonko.
Pour lui, les communiqués de la Dge manquent d’arguments et les motifs avancés sont «fallacieux, légers»… «Ce ne sont pas des arguments juridiques. La décision du juge du tribunal de Ziguinchor est exécutoire et applicable immédiatement. On est en administration administrative, les pourvois en cassation ne sont pas suspensif», dit-il, ajoutant qu’on leur a encore refusé les fiches de parrainages. «Nous avons ainsi saisi la Cena qui est l’organe chargé de superviser tout le processus électoral qui a un pouvoir d’injonction, de substitution et de désistement par rapport à toutes autorités administratives qui sont engagées dans le processus électoral y compris la Dge. La Cena a enjoint à la Dge de prendre toutes les dispositions avec les autres administrations concernées pour nous remettre les fiches de collecte de parrainage pour le compte du candidat Ousmane Sonko. A la suite de cela, il y a eu un communiqué de la Dge pour opposer un refus à la Cena», a lancé Ayib Daffé à sa sortie des locaux de la Daf. «Aujourd’hui, on a noté une petite variation puisque le directeur des opérations électorales a daigné nous recevoir. Mais, la réponse qu’ils nous ont servie est insatisfaisante dans la mesure où ils disent qu’ils s’en tiennent à leur dernier communiqué. Alors que les motifs qui sont présentés dans ce communiqué sont légers. C’est du dilatoire que la Dge est en train de faire. La Dge est en train de poser des actes très graves de rébellion, de défiance, de refus d’exécution des décisions de la justice. Ce sont des crimes contre la Constitution punis par le Code pénal», peste encore le mandataire de Pastef qui précise qu’ils ont demandé à la Cena de faire prévaloir son pouvoir de substitution d’action.
Ils ont également demandé à la Cena de saisir le Conseil constitutionnel pour qu’ils tiennent compte des délais de collecte des parrainages. Parce que, selon lui, ils ont perdu plus d’un mois dans ce dilatoire, ces «va et vient» dans cette décision d’appliquer la loi et les décisions de justice.
Magib GAYE