Les agents contractuels des établissements publics de santé regroupés autour d’un collectif ont fait face à la presse, hier, pour dénoncer leur mise en l’écart sur l’octroi des indemnités de logement, les primes de risques etc. aux travailleurs de la Fonction publique. Même si la date n’est pas encore retenue pour le moment, ce collectif qui compte plus de mille agents, envisage de tenir une grande marche pour crier leur ras-le-bol.
La décision du président Macky Sall d’octroyer des avantages notamment des augmentations de salaires, des indemnités de logement et des primes de risques aux agents de la Fonction publique continue de créer des frustrations dans le secteur du travail. Alors que les travailleurs des Collectivités territoriales ruent dans les brancards pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une discrimination à leur égard, les agents contractuels des établissements publics de santé se sont signalés, eux aussi, hier. En conférence de presse, Abou Bâ, porte-parole du Collectif et agent à l’hôpital Principal, martèle que les différentes augmentations auxquelles l’Etat a procédé dans le cadre de la révision du système de rémunération dans la fonction publique n’ont finalement réussi qu’à creuser les inégalités déjà décriées dans le traitement salarial. Ces agents contractuels annoncent d’ailleurs qu’un plan d’actions est en train d’être préparé pour l’organisation d’une grande marche nationale.
Pourtant, estime le porte-parole Abou Bâ, la signature du protocole d’accord du 10 mai 2022 entre le gouvernement et les organisations syndicales du secteur de la santé devait marquer le point de rupture de toutes les «injustices constatées». Malheureusement, regrette-t-il, il a été le point de départ d’une nouvelle forme d’exclusion de la majeure partie des travailleurs du secteur de la santé que sont les contractuels des Etablissements publics de santé (Esp). Il rappelle que le protocole d’accord en son article 1 stipule : «Il est octroyé une indemnité de logement de 100 mille F Cfa aux agents du cadre de la santé publique et de l’action sociale». Et toujours dans le même protocole d’accord en son article 2 : «Il est octroyé une augmentation de 25 mille F Cfa sur la prime de risque aux agents du secteur public de la santé». «Cette nuance savamment voulue et entretenue en toute connaissance des dispositions régissant le statut général des fonctionnaires d’une part et d’autre part la délimitation dans le paiement de l’indemnité de logement à une partie du personnel paramédical Eps renseigne en suffisance sur le caractère discriminatoire et l’esprit de partisannerie qui a prévalu tout au long de ces négociations», fustige Abou Bâ.
Il s’y ajoute dit-il, qu’au mois d’août 2022 l’Etat a procédé à l’octroi d’une prime complémentaire spéciale dont tous les agents fonctionnaires administratifs et décisionnaires de l’Etat ont été bénéficiaires sauf les agents contractuels des Eps du Sénégal. Cette prime qui, en outre, devait constituer, selon lui, une mesure compensatrice est venue marquer «le sentiment d’exclusion et d’exacerbation ressenti par l’ensemble du personnel contractuel». «En définitive nous, personnels contractuels des Eps, considérons que le système sanitaire dans notre pays est un et indivisible et par la même occasion dénonçons avec la vive énergie ces injustices notées et invite l’Etat du Sénégal à procéder dans les plus brefs délais à la réparation de ces disparités», peste-t-il.
Samba BARRY