Le terme Achoura renvoie au dixième jour de Muharram notamment le premier mois dans le calendrier musulman.
Selon Ahmadou Maktar Kanté, les textes des historiens musulmans considèrent, sur la base de récits, le jour de Achoura était connu et jeûné par les Koraïchites même s’ils n’étaient pas des musulmans. Donc cela leur revenait d’une tradition lointaine venant de Abraham et de Ismaël. Parce que les Arabes n’avaient pas reçu de prophète depuis Ismaël. A en croire l’islamologue, tous les récits s’accordent à dire que la Achoura est un jour important. Parce qu’il coïncide avec l’accostage de l’Arche de Noé, après le Déluge. C’était le jour, de son avis, où Abraham a échappé au feu et le jour où Jonas a été vomi par la baleine. Mieux cette date tombe aussi, prêchet- il, avec le jour où Dieu a fait triompher Moïse sur le Pharaon. Donc en résumé l’Achoura, pour lui, est un jour où il y eu plusieurs évènements très importants où Dieu a aidé ses messagers à triompher. Sur ce, l’imam de la Grande mosquée de Point E estime qu’il y a un consensus chez Chrétiens, Juifs et Musulmans sur le fait que c’est un jour marqué par des évènements miraculeux qui montraient comment Dieu intervenait sur l’histoire humaine
En revanche, souligne l’imam Kanté, la Achoura a des significations bien différentes pour les deux grands courants de l’Islam, à savoir le sunnisme et le chiisme. Pour les Sunnites, il marque le début de festivités. Et pour les Chiites au contraire, c’est une journée de deuil commémorant la mort de l’imam Hussein, petit-fils du prophète Mohammed (Psl). «Selon les chiites, la justification originelle d’Achoura c’est le fait que Dieu a accordé la victoire à ses Prophètes et particulièrement à Moïse. Donc les chiites ont cherché à introduire une interprétation nouvelle et à asseoir toute une mythologie par fanatisme pour attirer l’attention des musulmans et dévoyer la signification de la fête vers un culte de la famille du Prophète particulièrement de son neveu Hussein», renseigne Imam Maktar Kanté dans un entretien accordé à WalfQuotidien. Pour lui, cette interprétation est tendancieuse et n’a pas de base solide. Car, cet évènement n’est que pure coïncidence dans le calendrier lunaire.
Réjouissances païennes
Pour l’imam Kanté, le fait que les garçons s’habillent en filles et les filles en garçons, le jour de la Achoura, peut être un legs négro-africain voire païen. Car, il n’y a aucun texte de l’Islam qui prescrit ce changement vestimentaire. Au contraire, précise- t-il, la morale musulmane est très sévère sur le fait que les hommes et les femmes travestissent leurs tenues vestimentaires. Ce qui est recommandé dans le Coran, sermonne-t-il, c’est de jeûner le neuvième et le dixième jour de la Achoura, comme le voulait le Prophète de l’Islam (Psl).