Le premier jour de grève des syndicalistes de l’Aftu pour exiger la contractualisation des travailleurs, a été largement suivi. Partout où nous sommes passés dans la banlieue et au centre ville, les cars Tata sont à l’arrêt. Ce qui a indisposé les usagers du transport qui se ruent vers les cars de transport en commun dits cars rapides ou les bus de Dakar Dem Dikk ou marcher pour vaquer à leurs occupations. Les travailleurs interrogés ont exprimé leur satisfaction après le respect du mot d’ordre avant d’accuser leurs employeurs, le Cetud et le ministre des Transports terrestres d’être les principaux responsables des préjudices subis pour non-respect du protocole d’accord signé en 2022. «Ils sont les principaux responsables de cette grève. Ce sont eux qui soutiennent nos patrons transporteurs qui refusent d’honorer leur engagement. Ils foulent au pied les normes du travail. Il n’y a pas de contrat et de versement de cotisations sociales à l’Ipres et à la Caisse de sécurité sociale pour les travailleurs. On travaille plus de 08 heures de temps par jour. Les femmes enceintes ou qui accouchent sont parfois envoyées au chômage. Il y a trop d’injustice à l’Aftu», se désole le syndicaliste Adama Ngom.
Face à ces manquements, les syndicalistes qui disqualifient le ministre Mansour Faye et le directeur de l’Aftu Thierno Birahim Aw comme leurs interlocuteurs avec les transporteurs, interpellent le chef de l’Etat afin de décanter la situation pour éviter un durcissement du ton. «Comme Mansour Faye et Thierno Birahim Aw nous ont montré qu’ils n’aiment pas l’émergence des travailleurs de l’Aftu car ne prônant pas le travail décent tel recommandé par la loi puisque cautionnant les dérives des transporteurs, nous les disqualifions sur la table de négociations. Maintenant, notre seul interlocuteur avec ces transporteurs reste et demeure le président de la République afin qu’il sache la vérité dans le secteur du transport urbain de l’Aftu où la précarité règne en maître», a encore laissé entendre Adama Ngom. Et de poursuivre : «Les transporteurs ont obtenu de l’argent en payant leurs bus grâce à notre travail. Ils ont aussi augmenté les tarifs en nous mettant mal avec les usagers pour encore gagner de l’argent. Et au même moment depuis 2005, nous vivons dans la misère. Nos aînés qui nous ont devancé ont été renvoyés pour avoir dit qu’ils veulent un travail décent».
Théodore SEMEDO