Les dirigeants africains sont invités à prêter une oreille attentive à leurs administrés pour réduire les manifestations des citoyens. Ces derniers, avertit le général Moussa Fall, haut commandant de la gendarmerie nationale, sont devenus plus exigeants. Il présidait, hier, la cérémonie d’ouverture de la réunion de la commission organisation du service de l’association internationale des gendarmeries et forces de sécurité à statut militaire (Fiep).
Haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, le général Moussa Fall a présidé, hier, à la cérémonie d’ouverture de la réunion de la commission organisation du service de l’association internationale des gendarmeries et forces de sécurité à statut militaire (Fiep). Selon lui, les forces de défense et de sécurité, lors des interventions dans des manifestations, font face à des citoyens beaucoup plus regardant sur le management de leurs dirigeants. «Nous faisons face à des peuples plus exigeants à l’égard de leurs gouvernants, à des citoyens aux réactions spontanées, et parfois très agressives dans la forme de leur revendication. Nous faisons face à un monde de toutes les confusions, qui conçoit la violence comme un réflexe d’autodéfense, d’autoprotection ou tout simplement comme une posture légitime d’expression démocratique de son indépendance», a-t-il alerté.
Cette mise en garde du général est destinée aux hommes politiques. Dans plusieurs pays africains, des contestations contre les mauvaises gestions ont causé des contestations ayant conduit à des coups d’Etat, comme au Mali et en Guinée Conakry. «Face à un tel environnement, notre offre traditionnelle de sécurité se trouve naturellement compromise. Les demandes de sécurité des populations imposent désormais un changement des paradigmes», souligne Moussa Fall qui regrette la recrudescence des violences dans l’espace politico-social. «Ce choc naturel de volontés individuelles dans un espace que nous partageons en commun est généralement alimenté par des motifs incompréhensibles. Il est malheureusement le fondement des conflits auxquels les gendarmeries et forces de sécurité à statut militaire sont appelées à apporter des réponses justes, légales mais surtout proportionnées», déplore-t-il.
Salif KA