A moins que le Président ne mette de l’eau dans son vin, le Sénégal risque encore de sombrer dans la violence. Et Macky Sall y met du sien avec son langage musclé contre les forces de l’opposition.
Le président de la République qui a reçu en audience, samedi, les maires et présidents des Conseils départementaux de la mouvance présidentielle a fait son grand show contre les forces de l’opposition, accusée de tous les péchés d’Israël. Invitant les maires et autres responsables à se défendre, il cautionne, sans le dire, les milices ou les nervis dont la présence est souvent dénoncée dans la coalition majoritaire. Dans un langage guerrier, le chef de l’Etat estime qu’en politique, la seule légitimité qui compte, ce sont les élections. «Ceux qui s’agitent dans les médias ou sur les réseaux sociaux, ne croyez pas que leurs avis peuvent m’affecter. La majorité est là, elle est écrasante. Ne laissez pas les gens semer le désordre chez vous. N’acceptez pas que des gens viennent chez vous pour détruire vos biens. Je demande aux élus de protéger les personnes et les biens dans leurs localités. C’est moi qui le dis. Qu’ils aillent à la CPI. C’est une plaisanterie, la CPI», assène le chef de l’Etat. «Le Sénégal s’est endetté pour construire des infrastructures telles que le train qui fait la fierté de tout un peuple. Pourquoi détruire une telle réalisation? Pourquoi empêcher les populations de Guédiawaye, de Cambérène et de Dakar d’utiliser le Brt ? Nous mettrons un terme à cela» menace encore Macky Sall. Qui ajoute : «Je suis hors d’atteinte de cette agitation. Je tiens à vous rassurer, mon combat et ma plus grande fierté consistent à vous conduire vers la victoire.»
Macky Sall affirme, par ailleurs, que Benno Bokk Yakaar est une coalition qui n’a jamais été égalée en termes de longévité dans notre histoire politique, et cette coalition doit survivre au-delà de 2024. «Nous devons comprendre que l’enjeu actuel est l’unité. Lorsque nous sommes unis, aucune force politique ne peut rivaliser avec Benno Bokk Yakaar», lance le patron de Bby qui a également insisté sur la nécessité de resserrer les rangs.
Les élus de Bby pressent Macky…
C’est ce soir, à l’issue d’une adresse à la Nation que le Président Macky Sall va clore le débat sur les intentions de troisième candidature qui lui sont prêtées. D’ores et déjà, les maires et présidents des Conseils départementaux de la mouvance présidentielle ont donné leur position faisant de la candidature de Macky une «obligation» pour la présidentielle de 2024. Face aux journalistes avant leur audience avec le chef de l’Etat et au cours de leur audience avec ce dernier, Oumar Bâ, Président de l’Association des maires du Sénégal (Ams) et ses camarades n’ont pas varié d’un iota dans leur position. Dans leurs différents discours, ils ont insisté sur un deuxième quinquennat pour leur leader. Thérèse Faye Diouf, Mor Ngom, Mame Boye Diao, Victorine Ndèye … ont, chacun, en ce qui le concerne, théorisé cette troisième candidature, source de stabilité dans le pays. Le président de l’Ams est allé plus loin en faisant de cette candidature une obligation. «Que le président le veuille ou non, il sera notre candidat», déclare le président de l’Ams. Il embraye en ces termes: «La candidature du Président Macky Sall est une candidature pour la recherche de la paix. Vous avez réussi en Casamance ce que plusieurs dirigeants n’ont pas pu accomplir. Le Sénégal a besoin d’un candidat de paix. Il nous faut un homme d’expérience pour conduire les destinées du Sénégal à bon port», fait savoir l’initiateur de la pétition des maires et présidents de Conseils départementaux de Bby.
Magib GAYE