Après ses poulains, Khalifa Sall est sorti de son mutisme pour répondre à la mise en garde de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi. Dans leur réplique, l’ancien maire de la ville de Dakar et ses camarades estiment que le communiqué «est une violation manifeste» des principes fixés par l’accord-cadre de la coalition qui fait du consensus le mode de prise de décision. «La charte de la coalition ne laisse place ni au diktat de la pensée unique ni à l’abus de majorité. Aussi, les partis et mouvements membres de Yewwi Askan Wi sont fondés, en toute souveraineté, à prendre des décisions sur les questions qui leurs sont adressées. C’est la raison pour laquelle des partis et mouvements membres de Yewwi Askan Wi ont pris une position publique sur la question de la participation au dialogue national sans une réunion préalable de la coalition», précise un communiqué. Au nom de cette souveraineté et de la liberté qui y est attachée, lit-on, Taxawu Senegaal a décidé de participer au dialogue et accepte la décision prise par d’autres membres de ne pas y participer. Fortement ancrée dans Yewwi Askan Wi et dans l’opposition, rappellent Khalifa Sall et ses responsables, Taxawu Senegaal ne renie et ne concède rien de ses positions.
«Nous assumons toutes les conséquences qui découleront de notre posture actuelle», lit-on dans un communiqué signé par les jeunes, ajoutant que cette mise en garde est «inopportune et inélégante». «Taxawu Senegaal assume en toute responsabilité sa participation au dialogue qui s’inscrit en droite ligne avec sa tradition politique. Compte tenu de l’analyse factuelle de la gravité de l’heure, l’option du dialogue par personne interposée est élaguée en lieu et place d’une confrontation à visage découvert au vu et au su du peuple sénégalais», poursuit le document.
Les poulains de Khalifa Sall s’en prennent à «un groupe d’opportunistes» politiques en quête de légitimité et dans une guerre de positionnement qui espère la mort politique d’un potentiel candidat à la présidentielle pour quémander son électorat. Un combat perdu d’avance, soutiennent-ils, car Taxawu Senegaal, né d’une lutte contre l’injustice, n’est nullement dans des compromis encore moins des compromissions et reste la plus vieille formation politique dans cette opposition dite radicale. Selon la Jts, les points qui sous-tendent la participation de leur leader aux concertations, ont pour nom, non au 3ème mandat, la participation de tous à la présidentielle de 2024, le parrainage, la libération des détenus politiques.
Salif KA