Les Sénégalais, qui iront ce matin dans les kiosques, y trouveront une édition spéciale de WalfQuotidien, correspondant au premier numéro réédité du mythique journal. Puisqu’ils avaient suggéré la création d’une cagnotte dont l’Etat du Sénégal n’a pas voulue, ils ont proposé la mise en vente d’une édition spéciale dudit Quotidien pour permettre au groupe de presse fondé par Sidy Lamine NIASS de rester debout. Ainsi, le Groupe Wal Fadjri est allé scruter ses archives pour en sortir le premier numéro de WalfQuotidien, celui qui a jeté les bases de ce qu’est devenu aujourd’hui le groupe porte étendard de la lutte pour la liberté.
«Dans la couverture de la situation de tension au Sénégal, le 1er juin 2023, le Groupe Walfadjri n’a cessé de diffuser en boucle des images de violences exposant des adolescents. Ces images sont accompagnées de propos subversifs, haineux, dangereux, incitant à la violence et portant manifestement atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité territoriale, à la stabilité et à la paix sociales, en violation flagrante de toutes ses obligations, notamment celles de veiller à sauvegarder la paix, l’ordre public et les impératifs de la sécurité et de la défense nationales ; de ne pas diffuser de programmes faisant explicitement ou implicitement l’apologie de la violence ; d’assurer la protection des enfants mineurs vis-à-vis des productions pouvant compromettre leur épanouissement moral et intellectuel ; de ne pas inciter les enfants et les adolescents, explicitement ou implicitement, à des comportements délictueux et nuisibles ; de ne pas inciter à des comportements susceptibles de porter atteinte à la sécurité et à la propriété des personnes». Ce sont ces bouts de phrases les un alignés derrière les autres qui auraient incité le gouvernement du Sénégal, à travers son ministère de la Communication, à procéder à la suspension de la Walf Tv. Une litanie d’incohérences et d’inconséquences portant la signature non pas du ministre de la Communication mais de Me Moussa Bocar THIAM, maire de Ourossogui et responsable de l’APR. Sinon, l’homme d’Etat qu’il est censé incarner ne se permettrait pas de violer la loi en procédant à la suspension d’une chaîne de télévision et n’en informer ses responsables que neuf jours après. Couper le signal d’une télévision étant déjà grotesque, le faire pour un mois durant constitue une véritable hérésie qui entre en droite ligne dans une stratégie globale de liquidation d’un groupe presse qui s’érige comme le défenseur des oubliés, des négligés, des sans voix… Les Sénégalais ont vite compris. Leur élan de solidarité l’illustre parfaitement. En moins de 4 heures, ils ont mobilisé plus de 40 millions de francs FCA pour soutenir Wal Fadjri dont l’annonce de la mise au chômage de son personnel n’a ravi les tenants du pouvoir que le temps d’une rose. Très vite ces derniers ont exigé et obtenu de l’opérateur Wave la suspension de la « Fondation Wal Fadjri » qui permettait aux Sénégalais de faire des dons. Une nouvelle et énième forfaiture qui vient davantage éclairer sur les velléités d’asphyxie financière visant à mettre à genou un groupe de presse qui se veut debout et au service des « sans voix ». Et c’est le sens de ce combat que les gouvernants refusent de percevoir.
« Wal Fadjri n’est pas une revue de sermons ni de simples discours sur les pratiques culturelles. Wal Fadjri est une revue d’information qui veut devenir très prochainement un hebdomadaire à très grand tirage, pour opposer la riposte à « l’information » au service de l’impérialisme et du sionisme ». Dans l’éditorial du premier numéro de WalfQuotidien, Sidy Lamine NIASS expliquait « Pourquoi Wal Fadjri » et définissait sa ligne éditoriale. Alors âgé de 34 ans, il rêvait de mettre en place un hebdomadaire au service des populations laissées pour compte et soumises à l’influence d’un monde occidental à la politique impérialiste. « Un vide est enfin comblé », écrivait-il, au lancement du bihebdomadaire le 13 janvier 1984. Pour dire que la pensée unique dictée par les gouvernants et leurs satellites était arrivée à son terme à l’apparition de l’Aurore. A son rappel à Dieu en 2018 à l’âge de 68 ans, il avait déjà bouclé 34 ans qui lui ont permis de bâtir le Patrimoine qu’est devenu Wal Fadjri.
A 34 ans, Me Cheikh NIASS a la tache de perpétuer ce Patrimoine national légué comme héritage par son père. En décidant de rééditer, ce lundi 12 juin 2023, le premier numéro de WalfQuotidien, il rappelle les fondamentaux qui sont à la base de la création de Wal Fadjri qui va, le 13 janvier prochain, célébrer ses 40 années d’existence et de fidélité à sa ligne de conduite telle que définit par son fondateur.
Mame Birame WATHIE