Les droits à un procès juste et équitable de Ndèye Khady Ndiaye, qui a comparu lors de l’audience sans ses avocats, ont été violés par le juge El Hadji Issa Ndiaye. C’est en tout cas ce que sous-tendent les explications de Me Ibrahima Diéguène, secrétaire général de l’Ordre de avocats du Sénégal. Ce dernier a tenu à apporter, hier, des précisions confirmant qu’aucun avocat n’a été commis d’office pour le compte de l’accusée par l’Etat du Sénégal. «Je dois faire une précision en vous rappelant qu’aucun n’avocat n’a été commis d’office pour l’accusée. On ne commet pas un avocat d’office pour un accusé qui a des avocats. C’est pour quelqu’un qui n’a pas les moyens de prendre un avocat», a-t-il lancé, hier, au juge qui avait rejeté la demande de rabat d’arrêt introduite par les avocats de cette dernière. Par la voix de Me Bassirou Baldé, ils demandaient la reprise de l’audience car leur cliente a été privée de défense.
Dans ses précisions, Me Ibrahima Dièguène rappelle que lorsque les avocats de la défense de la propriétaire du salon de beauté ont boudé, le juge l’avait interpelé en sa qualité de représentant du bâtonnier. Ce à quoi il avait répondu que le barreau ne peut pas se substituer à la chambre criminelle. Il lui appartenait d’en tirer les conséquences et les autres de faire ce que la loi les autorise de faire. «Quand vous aviez rejeté la demande de renvoi des avocats de l’accusée, vous aviez annoncé qu’un avocat, en la personne de Me Malick Lo, a été commis d’office pour son compte. Ce qui n’est pas normal», déplore la robe noire. Selon qui, après un rejet d’une demande de renvoi ayant conduit au retrait des avocats du procès, le juge devrait désigner un avocat d’office. «C’est là que le juge désigne un avocat dans la salle d’audience. Il n’y a pas eu de commission d’avocat d’office. Ce n’est pas vrai. C’est le barreau qui gère la question des commissions des avocats dans des dossiers. Ce sont ses propres avocats qui ont suivi la procédure du début à la fin. C’est à l’approche du procès qu’ils ont cherché un autre avocat. On ne peut jeter un avocat en pâture», déplore Me Ibrahima Dièguène.
Salif KA