L’avis médical rame à contre-courant du communiqué du ministre de l’Intérieur sur les causes de la mort, lundi dernier, de Pape Amadou Keïta à Keur Mbaye Fall, en banlieue de Dakar. Antoine Félix Diome indiquait que le jeune «aurait succombé des suites d’une blessure par arme blanche».
Le médecin légiste a livré sa part de vérité sur les causes de la mort de Pape Amadou Keïta, lundi dernier à Keur Mbaye Fall, en marge des manifestations politico-judiciaires liées au procès opposant le leader de Pastef Ousmane Sonko à Adji Sarr, ex employée du salon de massage Sweet Beauté. Après l’autopsie faite, le 17 mai, à l’hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff, le certificat de genre de mort révèle que les causes du décès sont liées : «Plaie transfixiante thoracique avec pénétration antérieure. Le trajet passe par le corps du sternum, la base du cœur, le poumon gauche avec un orifice de sortie postérieure, à hauteur de la septième côte gauche, consécutive à un projectile ayant complètement traversé». Ici, c’est la science.
Le 16 mai dernier, jour de l’ouverture en chambre criminelle du procès entre Adji Sarr et Ousmane Sonko, le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome publiait un communiqué dans lequel, il disait qu’il a été informé de la découverte de deux corps sans vie de deux jeunes, lundi 15 mai 2023. «Il s’agit de Pape Amadou Keïta qui, d’après les informations reçues, aurait succombé des suites d’une blessure par arme blanche à Keur Mbaye Fall (Dakar)», affirmait le ministre de l’Intérieur dans son communiqué.
Quant à la famille, elle avait déjà balayé les propos du ministre de l’Intérieur. «On l’a tué et on a tiré à bout portant sur lui. La balle est là. Nous ne croyons pas aux aveux faits par le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome», avait affirmé, mardi, Sada Keïta, grand-père du jeune tué. Ce qui se rapproche des résultats de l’autopsie faite par un médecin du Service d’anatomie et de cytologie pathologique à l’Hôpital général Idrissa Pouye de Grand Yoff. Ce n’est pas la première fois que des citoyens sénégalais contestent des propos du ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome sur des causes de décès découlant de manifestants contre forces de l’ordre.
Baba MBALLO