Le journaliste Pape Ndiaye fera face au juge du deuxième cabinet dans les prochains jours. En prison depuis le 7 mars, le chroniqueur judicaire est poursuivi pour plusieurs délits.
Peut-être, c’est le bout du tunnel pour le journaliste de Walfadjri, Pape Ndiaye… D’après son avocat, Me Moussa Sarr cité par le Synpics, le chroniqueur judiciaire de la chaine privée Walf Tv, Pape Ndiaye fera face au juge du deuxième cabinet le 23 mai prochain pour une audition. Pape Ndiaye est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat, provocation d’un attroupement, intimidation et représailles contre des membres de la justice, discours portant discrédit sur un acte juridictionnel et mise en danger de la vie d’autrui.
Sur le plateau de Walf Tv, il avait affirmé, notamment, que dix-neuf substituts du procureur étaient opposés au renvoi en procès (chambre criminelle) de l’affaire Sweet Beauty. Dans ce dossier, Ousmane Sonko est accusé de viol et menaces de mort par Adji Sarr, employée à l’époque des faits du Sweet Beauty, un salon de massage. «Le Synpics (…) espère une suite positive à la demande de liberté provisoire qui suivra cette audition sur le fond tant attendu», a réagi le syndicat des journalistes dans un communiqué.
La Coordination des associations de presse (Cap) avait aussi réagi à l’emprisonnement de Pape Ndiaye. La Cap avait estimé que les faits pour lesquels le journaliste du groupe Walfadjri est en prison «méritaient tout au plus un démenti, un communiqué du parquet ou une saisine du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored)». Elle avait ajouté que le Cored n’aurait aucun mal à sanctionner «sévèrement» le sieur Ndiaye si véritablement il est fautif.
Dans le classement annuel de Reporters sans frontières, le Sénégal a dégringolé cette année de 31 places (de la 73ᵉ à la 104ᵉ place) par rapport à l’an dernier. Rsf note une «recrudescence des menaces verbales, physiques et judiciaires envers les journalistes ces dernières années». Pourtant, rappelle l’organisation, le Sénégal a longtemps été considéré comme «un modèle régional» en matière de liberté de la presse.
Baba MBALLO