L’ex-députée Awa Niang n’est plus coordonnatrice départementale des femmes de l’Alliance pour la république (Apr) de Pikine. Ainsi en ont décidé certaines femmes responsables de cette localité. Ces dernières, regroupées autour d’un collège, l’ont fait savoir hier au cours d’une rencontre avec la presse transformée en assemblée générale qui a connu une forte mobilisation. «Nous ne reconnaissons plus Awa Niang comme coordonnatrice. Nous le disons au Président Macky Sall (…) et à toutes les autorités du département», a fait savoir la coordonnatrice communale des femmes de Pikine-Est, Fatou Sow, par ailleurs première adjointe au maire de la localité. Une mesure que partagent Maimouna Kane et Khady Diagne, respectivement responsable des femmes Diamaguène Sicap Mbao et vice coordonnatrice de Pikine-Ouest. Sur les raisons de leur divorce avec celle qu’elles considèrent désormais comme leur ex-coordonnatrice, Fatou Sow crache : «Awa Niang s’accapare de tout. Tout argent et tout poste qui entre dans le département, elle s’en accapare pour en faire une arme de chantage. D’ailleurs, nous lui réclamons des comptes sur l’argent de la conférence religieuse.» Et Khady Ndiaye d’enfoncer le clou : «Tout le monde dans le département est unanime sur les agissements de notre sœur Awa Niang qui fait la politique du diviser pour mieux régner. Lorsqu’il s’agit de financements ou de billets à la Mecque, on ne voit rien.»
Jointe au téléphone pour avoir sa version, l’ancienne députée Awa Niang botte en touche et minimise. «Les gens qu’on dit responsables n’étaient pas présents à la rencontre. Si elles disent qu’elles m’ont destituée, elles n’ont qu’à organiser une assemblée générale au stade Alassane Djigo comme on l’avait fait pour mon élection. Elles sont minoritaires. Les vraies femmes responsables du département n’étaient pas présentes à la rencontre. Quand j’avais un poste, elles ne disaient rien. Elles faisaient le pied de grue chez moi. Et pourtant, j’ai eu à donner des postes de chargés de mission. Maintenant que je n’ai plus de poste, elles peuvent me taxer de tout», contre-attaque-t-elle. Avant de voir une main derrière l’agitation de ses sœurs. «Je sais qu’il y a un responsable politique basé à Mbao qui a orchestré ce dénigrement contre moi», accuse-t-elle, à son tour.
Théodore SEMEDO