Jugé, hier, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, Ousmane Ndiaye, navigateur de profession, a été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme. Ce domicilié à Tivaouane Peulh, a été interpelé, puis envoyé en prison pour «faux et usage de faux dans un document administratif, usurpation d’identité et escroquerie».
Selon les éléments de l’enquête, ce prévenu détenait une fausse carte professionnelle de gendarme établie au nom de Malick Faye. Sa cible, selon les débats d’audience, était les vendeurs de lait caillé, dénommés «Nekh Soow». Son mordus operandi était de se présenter, à chaque fois de besoin, chez une victime pour lui demander une autorisation d’exploitation de son commerce. Si ce dernier se révèle non détenteur du document, il lui réclame un montant forfaitaire. Malheureusement, il sera plus tard démasqué par un vendeur qui avait refusé d’obtempérer. Face à la réponse négative de ce dernier, il brandit sa «fausse carte professionnelle» en se présentant comme un policier. «Le gosse lui a demandé d’attendre pour alerter son patron, Ousmane Camara, constitué partie civile. Mais avant qu’il ne s’exécute, il s’empare de sa recette de 175 mille francs Cfa avant d’embarquer dans un véhicule où se trouvait un autre individu. Après son forfait, il a continué vers une autre victime qui n’est autre qu’un boucher. C’est là qu’il a été interpellé», rappelle la représentante du ministère public. Qui avait requis deux ans de prison dont un an ferme.
A la barre, le prévenu qui tente de nier les faits, s’est finalement perdu dans ses explications. Selon lui, quand il s’est présenté au boucher, il lui a demandé un acte médical prouvant qu’il pouvait exercer ce commerce. Ce qu’il n’avait pas. Et c’est là que le vendeur lui a remis la somme de 25 mille francs Cfa. Non sans manquer de souligner son statut de diabétique. Mais la présidente lui rétorque qu’il fallait penser à son état de santé avant de verser dans cette activité illicite. Entendue à l’enquête préliminaire, une «badienou gokh» (marraine de quartier), du nom de Aminata Sène, avait soutenu que la carte professionnelle en question a été retrouvée dans la sacoche que le prévenu détenait par-devers lui.
Salif KA