Le régime du Président Macky Sall détient le record de la dette, comparé à ses prédécesseurs à entendre Arona Coumba Ndoffène Diouf. Il était en conférence de presse, hier, à Dakar. Il rappelle que la dette, qui était de 9 478 milliards de francs Cfa en 2021, représente le montant de la dette le plus élevé des 23 dernières années. Dans ses estimations, chaque Sénégalais a une dette de 561 492 francs Cfa à payer aux créanciers. M. Diouf rapporte que les acteurs économiques sénégalais détiennent une dette de 2 882 milliards de francs Cfa contre celle des investisseurs étrangers qui est de 9 698 milliards de francs Cfa de dette publique. De son avis 54 % de la dette extérieure sont européennes, les 32 % sont américaines, 6 % chinoises. Seulement 1 % de la dette publique concerne les Sénégalais, d’après le candidat à la présidentielle de 2024. Il alerte aussi que le niveau de la dette a dépassé le seuil de l’Uemoa de 70 %. «L’endettement public du Sénégal a considérablement augmenté passant de 64 % à 75 % du Pib», rapporte-t-il. Avant d’ajouter : «Il a tellement endetté le Sénégal au point d’avoir violé les chartes de l’Uemoa».
Arona Coumba Ndoffène Diouf va plus loin sur les enjeux de l’exploitation du pétrole face à la dette à payer. «La valeur des exportations représentera plus de 90 % de la valeur totale des exportations du pays, car le pays devra continuer à payer les dettes du Président Macky Sall sur le court et long terme, donc les régimes successifs et nos arrières petits enfants», prédit-il.
Concernant toujours la gestion du pétrole, il invite à une bonne gestion pour ne pas tomber dans la mésaventure comme ce fut pour certains pays pétroliers. «Si rien n’est fait, suivant l’exemple du Ghana, de la Tanzanie et du Liberia, les mêmes causes produiront les mêmes effets», prévient-il, ajoutant qu’il ne faut pas se faire d’illusion sur les retombées économiques des hydrocarbures. «Les revenus des hydrocarbures sénégalais ne pourront pas transformer les finances publiques et booster la croissance à deux chiffres», soutient-il.
Emile DASYLVA