L’échange de civilités, le timing des deux interventions médiatiques, tout y est. Malgré leur dénégation réciproque, le président de la République, Macky Sall, et Idrissa Seck semblent avoir accordé leur violon. Certains diront une combine.
Il n’y a pas de deal. Idrissa Seck et ensuite Macky Sall ont déclaré qu’il n’y a pas de deal entre eux. Est-ce parce qu’ils pensent que les Sénégalais soupçonnent un deal entre eux? Quoi qu’il en soit leur sortie médiatique, à une heure d’intervalle, et surtout leur bienveillance l’un à l’écart de l’autre laissent perplexe. C’est comme si les deux hommes s’étaient entendus sur les heures de leur sortie médiatique. D’habitude, en politique, les gens cherchent à étouffer les déclarations de leurs adversaires, mais on a l’impression que Macky et Idy se sont accordés sur l’heure.
En outre, Idrissa Seck rappelle leur similitude en disant que son père comme celui du chef de l’Etat ont trimé pour leur donner une bonne éducation. «Mon père était marchand ambulant et son père a quitté le Fouta pour devenir gardien d’une direction nationale à Fatick», a déclaré Idrissa Seck.
«Il est parti et je prie pour lui. On n’a aucun problème. Ceci ne va rien changer dans nos rapports», a affirmé Macky Sall, une heure après. Un échange d’amabilités pour un divorce. Alors qu’en général,une séparation amoureuse est toujours difficile surtout que dans le cas du mbourou ak soow. Mais, ils se sont séparés en beauté, se jetant à la limite des fleurs. Ce qui fait penser à un deal, malgré leur dénégation. «Que retenir des deux sorties médiatiques synchronisées des Présidents Macky Sall et Idrissa Seck», s’interroge le député de Tekki Mamadou Lamine Diallo. Puis il répond à sa question: «Évidemment une alliance prédatrice pour réduire l’opposition à sa plus simple expression, et une combine de plus contre la démocratie. Le protocole Salsec en exécution».
Deal ou pas, Macky Sall a laissé le soin à Idrissa Seck de démissionner de son poste de président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et ses ministres du gouvernement.
Alors que toutes les personnes qui lui ont dénié le droit d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 ont été démises illico presto de leurs fonctions. Lors de sa conférence de presse à Thiès, la semaine dernière, Idrissa Seck a déclaré que tout Sénégalais peut être candidat sauf celui qui a fait deux mandats successifs.
Charles Gaïky DIENE