Connu pour sa sérénité, le juge Mohamed Diop, président de l’audience, a vécu, hier, une journée difficile. Visiblement dépassé par les débordements des avocats, il a suspendu à quatre reprises l’audience. Une évidence avec aussi une vingtaine d’avocats à la barre pour plaider une affaire de diffamation. A un moment donné, il lui arrivait de s’emporter sur certaines robes noires. «Je sais rendre la justice dans la sérénité, le calme et dans l’éloquence. C’est ce que j’ai appris au Centre de formation judiciaire. La police de l’audience est gérée par le président. J’ai laissé assez faire. Je vous ai donné la parole depuis le matin. La décision finale me revient», tempête-t-il pour recadrer les parties, en vain. La seule voie qui s’offre à lui, c’est la suspension. Il avait également suspendu l’audience suite à un accrochage avec Me Ousseynou Fall. Ce dernier avait soutenu qu’il n’y aura pas de plaideries en présence des forces de l’ordre encagoulées. «Vous m’avez directement interpellé. Je vous invite à sortir de la salle», lance le juge à l’endroit de Me Ousseynou Fall. Ce dernier refuse et lance une réplique : «Je vous invite à vous taire.» Enervé, le juge suspend encore l’audience.
Une autre suspension a été provoquée par un groupe de militants. Ces derniers avaient commencé à filmer la salle. Ce qui avait irrité le juge. «Il est formellement interdit de filmer la salle d’audience», précise Mohamed Diop avant de prendre la décision de suspendre à nouveau l’audience.
Durant toute la séance, le juge a été confronté à des problèmes pour diriger sereinement les débats d’audience. Tantôt, la partie civile lui tient tête, tantôt ce sont les avocats de la défense. Sans compter les invectives entre militants de Sonko et ceux de Mame Mbaye Niang.
Salif KA