Les justiciables présents, hier, à la Salle 3 du tribunal de Dakar, ont eu la peine de regarder Me Ciré Clédor LY, SONKO et Guy Marius SAGNA. Leur entrée dans la salle d’audience, à 10 heures 45 minutes, était triste à voir. Méconnaissables à cause des scènes de violences vécues tout au long de leur chemin, ils ont débarqué avec des habits froissés et tachetés. La fatigue se lisait sur leurs visages. L’activiste de Frapp, la manche droite de son boubou complétement déchirée, boitille pour trouver une place. Tout le corps couvert de sueur, il demande de l’eau à boire. Idem pour le leader de PASTEF qui, malgré la situation difficile, garde la sérénité. Ses habits blancs étaient devenus rougeâtres du fait des débris du gaz lacrymogène. Le bonnet qu’il portait au sortir de sa maison ne l’a pas suivi jusqu’au tribunal. «J’ai perdu mon bonnet en cours de route. Le chemin a été difficile», confie-t-il, sourire aux lèvres, à Cheikh Tidiane YOUM du PUR.
Evacué pour des soins, Ousmane SONKO s’est plaint de difficultés respiratoires. «Depuis que les Forces de défense et de sécurité m’ont déposé chez moi, je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas ventre et j’éprouve des difficultés respiratoires. Nous avons appelé la SUMA ASSISTANCE, mais depuis plus d’une heure, la police a bloqué leur ambulance au rond-point et leur refuse l’accès à mon domicile. Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d’assassinat sur ma personne», a-t-il écrit, il sera plus tard évacué au SAMU assistance.
Quant à Me Ciré Clédor Ly, visiblement touché par les lacrymogènes, il marche difficilement. Il avait l’air de perdre conscience. Pour s’asseoir, il a fallu l’assistance de ses confrères. Il est resté pendant un quart d’heure sans pouvoir adresser la parole à personne. «Je ne suis pas dans un état physique et psychologique qui me permet d’exercer. Mon client a été brutalisé et n’est pas n’est pas en mesure de répondre», lance-t-il au juge avant son évacuation.
Salif KA