Le président de la République Macky Sall vient de prendre un décret portant révision exceptionnelle des listes électorales du 6 avril au 6 mai 2023 pour la présidentielle du 25 février 2024. Abordant avant-hier mercredi, le climat social et le suivi des affaires intérieures, le président de la République a insisté sur la révision exceptionnelle des listes électorales : en demandant au ministre de l’Intérieur, ministre chargé des Elections, d’accomplir, conformément au décret n° 2023- 464 du 07 mars 2023, toutes les diligences nécessaires au bon déroulement de la révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, sur l’étendue du territoire national et à l’étranger pour le vote des Sénégalais de l’extérieur. Dans un communiqué daté du 31 janvier dernier, le ministre de l’Intérieur informait les citoyens de la révision exceptionnelle des listes électorales qui va se substituer à la révision ordinaire qui devrait démarrer le 1er février.
Docteur en droit et proche de Déthié Fall, Abdoul Aziz Mbodj affirme que cette révision des listes électorales envisagée du 6 avril au 6 mai 2023 n’a rien d’exceptionnelle! «Une révision d’un mois seulement ne peut être considérée comme exceptionnelle alors que la révision ordinaire n’a pas été tenue», dit-il. Puis il ajoute : «Pour être exceptionnelle cette révision devrait être plus longue et plus large. Elle devrait durer au moins 3 mois, le calendrier le permet. Elle devrait être faite avec la seule présentation d’un extrait naissance. Cette révision qui résulte du Décret 2023-464 n’est exceptionnelle que de nom»!
Selon lui, une révision des listes électorales est obligatoire tous les ans parce que la liste électorale est permanente.
C’est pourquoi une révision ordinaire est organisée chaque année, dit-il, ajoutant que l’administration électorale est tenue d’organiser les conditions pour l’inscription des citoyens qui remplissent les conditions requises surtout la conditions d’âge. Abdoul Aziz Mbodj indique aussi qu’une révision qui n’apporte aucun concours au citoyen pour faciliter leur inscription ne saurait être considérée comme exceptionnelle. Selon lui, beaucoup de Sénégalais en l’occurrence les jeunes obtiennent difficilement une carte d’identité. Et à l’en croire, un nombre important de Sénégalais ne sera pas inscrit pour non obtention de la CIN et donc ne votera pas le 25 février 2024. Les responsables du parti Pastef appellent déjà les primo votants à «envahir» les centres d’inscription pour s’inscrire massivement.
Charles G.DIENE