Rattrapé par ses déclarations et écrits sur le nombre de mandats, Macky Sall pourrait user de subterfuges pour sortir de cet étau. Et sa solution que certaines officines du pouvoir concoctent pourrait venir de Mame Diop, le président de l’Assemblée nationale dont personne de s’attendait à la nomination en dehors de sa garde rapprochée.
Alors que la validation de la troisième candidature leur taraude l’esprit, et que leur slogan de deuxième quinquennat ne passe pas dans l’opinion, certaines officines du pouvoir rivalisent d’imagination pour trouver la bonne formule au Président. Et l’une des idées qui circule dans le cabinet noir de l’Etat-Apr, c’est l’hypothèse de travail «Mame Diop», président de l’Assemblée nationale. Ces derniers pensentque si le pouvoirréussit à fairecondamner l’opposant Ousmane Sonko dans les différents dossiers devant la justice, il y aura sans doute des convulsions dans le pays. Moment que, dans leur plan, le Président Sall devrait saisir pour présenter sa démission à quelques encablures de la Présidentielle. Ainsi, comme le prévoient les textes, ce sera au président de l’Assemblée nationale, Mame Diop, proche de Mansour Faye, beau-frère du Président, que personne ne voyait à cette place sauf Macky et sa garde rapprochée, qui aura la charge de terminer le mandat. Et quelques jours après, sous la pression de ces militants et sympathisants, Macky Sall fera une nouvelle déclaration de candidature qui sera source de débat juridique. Et, selon «les petites oreilles», les tailleurs sont sur cette hypothèse de travail pour dégager les éléments de langage à ingurgiter aux débatteurs.
Aujourd’hui, si la majorité en est arrivée à cette indécision, c’est en grande partie la faute à son leader. En effet, Macky Sall a fait le vide autour de lui. Il a minutieusement mis hors du circuit tous ses potentiels dauphins. Un peu comme son ex-mentor Abdoulaye Wade qui ne voulait également qu’aucune tête n’émerge dans son système pour lorgner son douillet fauteuil. Tous devaient être écartés au nom du fils, Karim, qu’il voulait introniser à travers un ticket présidentiel en 2012 que les Sénégalais ont vigoureusement rejeté au prix fort.
Ainsi, dans les mêmes travers, son fils putatif, Macky Sall, qui a hérité son pouvoir, semble appliquer la même recette. Raison pour laquelle, sans alternative, il sera sans doute obligé de forcer une très décriée troisième candidature au Sénégal. Car, celle-ci, avec le traumatisme connu en 2011, ne passe plus chez nombre de nos compatriotes. Si ce n’est les prébendiers qui le poussent à déconstruire tout ce qu’il a bâti en un temps record dans ce pays. Par ce scénario et mise en scène à la Raspoutine, si jamais il tente le coup, Macky Sall pourrait singer le président russe Vladimir Poutine. En effet, confronté à la limitation des mandats dans son pays, ce dernier qui avait fait élire son Premier ministre Dimitri Medvedev pour un mandat, avait accepté d’être son chef de gouvernement, avant de reprendre le pouvoir cinq ans après.
Seyni DIOP