Les femmes des Iles du Bliss dans le département de Bignona sont sorties d’une retraite nocturne pour des incantations interpellations à l’endroit des autorités. Elles réclament justice pour Fulbert Sambou et Didier Badji.
(Correspondance) – Les populations des îles du Bliss Kassa ont passé toute la nuit du vendredi dans leur bois sacré histoire de convoquer la tradition sur la disparition mystérieuse de leurs fils pourtant honorables serviteurs de la nation. Ces femmes des îles du Bliss Kassa ont entonné des chants qui évoquent des moments graves dans une société qui se sent très offensée. Elles qui sont les gardiennes du temple sont sorties du silence trois mois après la disparition de leurs fils Fulbert Sambou et Didier Badji pour annihiler la montée des périls. Ces femmes dans un accoutrement spécial renforcées par les hommes ont fait des incantations interpellations à l’endroit des autorités sur cette affaire et décrier l’attitude «muette» et «inadmissible» des autorités étatiques. Ce fut aussi une manière pour elles et les hommes des îles du Bliss Kassa composées de Niomoune, Diogué, Hiitou, Bakasouck Haer, Diogué pour réclamer justice.
Alphonse Tabar, le porte-parole, de soutenir : «Pour nous, Didier Badji et Fulbert Sambou n’étaient pas des personnes ordinaires. Ils étaient des citoyens qui ont dignement servi la nation sénégalaise jusqu’au moment où ils ont été portés disparus». Alphonse Tabar de poursuivre : «disparaître si promptement sans inquiéter le commandement dont le mutisme nous amène a penser que cette disparition relève d’une préméditation orchestrée par l’Etat. Ce faisant, nous exprimons hautement notre déception pour la brutalité inhumaine dont ils ont été victimes».
«Coupables devant Dieu»
La disparition non encore éclairée de ces deux agents constitue aux yeux de ces populations insulaires une «ingratitude» de la part de la maréchaussée et de l’armée nationale. «Nous pensons que rien ne peut compenser la perte d’un tiers, mais, le droit et une justice reconnus, peuvent apaiser notre chagrin», a livré Alphonse Tabar qui interpelle au nom des populations insulaires du Bliss Kassa toute la nation sénégalaise. «Nous exigeons maintenant que l’on ouvre la voie pour édifier les circonstances et les motivations de leur disparition» a-t-il ajouté. Avant de poursuivre: «Nous supplions les organisations internationales des droits humains, les organisations de droits civiques et tous les mouvements épris de justice de faire pression sur l’autorité afin que ressurgisse le dossier relatif à cette disparition». «Nous attirons par ailleurs l’attention des autorités religieuses afin qu’elles sachent que leur indifférence à ces causes humanistes leur rendrait coupables devant Dieu», a tenu à préciser Alphonse Tabar. Le mystère entoure toujours les circonstances de la disparition, en novembre dernier, de Didier Badji, adjudant-chef de la gendarmerie, en service à l’inspection générale d’État et le sergent Fulbert Sambou de la direction des renseignements militaires. Toute la vérité sur cette affaire éclatera sous peu, ont promis les femmes ce samedi, à Niomoune.
Amady Khalilou DIEME