Le mystère entoure toujours les circonstances de la disparition, en novembre dernier, de Didier Badji, adjudant-chef de la gendarmerie en service à l’inspection générale d’État et le sergent Fulbert Sambou de la direction des renseignements militaires. Après trois mois, leurs proches et défenseurs des droits de l’homme redoutent d’un enterrement de première classe du dossier.
C’est toujours l’omerta sur la disparition de Fulbert Sambou dont le corps sans vie a été repêché aux larges des côtes sénégalaises, et l’adjudant-chef Didier Badji, toujours introuvable. Portés disparus depuis novembre 2022, leur dossier risque un enterrement de première classe. L’enquête qui a été ouverte stagne toujours. Aucune information sur les circonstances de la mort Fulbert Sambou et sur les recherches de Didier Badji. «Le dossier confié à un juge d’instruction n’a jusqu’à présent connu aucune évolution. A notre connaissance, personne n’a encore été entendu. La famille et toutes les organisations de la société civile qui l’accompagnent trouvent cette situation déplorable quant à la volonté de l’Etat d’élucider cette affaire», informe Me Amadou Diallo de Amnesty International/Section Sénégal.
Selon la robe noire, les défenseurs des droits humains et acteurs de la société civile entameront, dans les jours à venir, des actions destinées à dénoncer l’inertie des autorités tant judicaires que militaires. «Il est incompréhensible que, s’agissant de la mort et de la disparition de personnes appartenant à l’Armée, aucune mesure ne soit prise pour édifier l’opinion sur les causes et circonstances de leur disparition», déplore-t-il. «L’adjudant gendarme Didier Badji et le militaire sergent Fulbert Sambou, sont tous natifs du village de Niomoune. Nous voulons juste que l’Etat du Sénégal nous édifie sur la mort de Fulbert et la disparition de Didier. Didier n’est toujours pas retrouvé. Nous attendons de l’Etat la prise en charge des deux familles de ces deux hommes en attendant le cours des enquêtes», réclame Oumar Diatta, membre du comité de soutien aux familles des victimes.
Etabli en Allemagne, Moïse Badji, cousin de Didier Badji déplore le mutisme des autorités. Selon lui, les familles ne reçoivent aucune information relative à l’évolution du dossier. «Jusqu’à hier, je parlais avec Mme Badji. Elle n’a aucune information. Nous sommes en train de suivre le dossier à l’étranger. Nous avons porté plainte contre Bah Diakhaté et Suzanne qui n’ont pas été convoqués. D’autres plaintes ont été déposées à l’étranger, notamment en France», laisse-t-il entendre.
Salif KA