Les 56 militants de Pastef dont Serigne Assane Mbacké placés sous mandat de dépôt risquent gros. Le Parquet qui envoie leur dossier en instruction, retient plusieurs infractions contre eux. Des infractions qui risquent de les retenir longtemps en prison.
Le dossier des 56 militants de Pastef dont Serigne Assane Mbacké se corse davantage. Interpelés le 10 février dernier à Mbacké, lors des affrontements avec des forces de l’ordre, ils assistent à un durcissement des infractions retenues à leur encontre. Le substitut du procureur de Diourbel, dans un communiqué, les poursuit pour «participation à un rassemblement et à des actions diverses, dégradation de biens, dommage à la propriété mobilière et immobilière d’autrui, instigation pour participation à un rassemblement et à des actions diverses ayant causé des dommages aux biens ou à des personnes, manœuvres et actes de nature à compromettre la sécurité publique, ou à occasionner des troubles politiques graves, ou simplement à enfreindre les lois», cite Mamadou Saidou Diao, substitut du procureur de la République de Diourbel. Ces délits, soutient-il, sont prévus et punis par les articles 80, 98, 225 du code pénal sénégalais et les articles 6 et 13 du Code des Contraventions.
Le ministère public qui envoie le dossier des manifestants placés sous mandat de dépôt en instruction, soutient que 69 individus ont été interpelés sur les lieux. Tout ce beau monde, rappelle le parquetier, aurait pris part «aux faits d’une particulière gravité, ayant profondément troublé l’ordre public et porté atteinte à la sécurité des personnes et des biens». Selon toujours le maitre des poursuites, dans la matinée du 10 février 2023, «des groupes de personnes ayant décidé de braver l’interdiction administrative, érigeaient des barrières et commençaient à brûler des pneus sur certaines artères de Touba et Mbacké». Dans l’après-midi, poursuit-il, aux environs de 15 heures, «les manifestants de plus en plus nombreux, se sont attaqués aux forces de l’ordre et se sont livrés à des actes de vandalisme et de pillage au niveau de trois stations d’essence, dont l’une a été incendiée, outre le saccage de l’agence Sonatel de Ndam et de la boutique Sen Chan». «D’autres propriétés publiques et privées ont été également endommagées au niveau du poste de perception de Touba, du siège de Serigne Modou Bara Dolly. De même, des véhicules de police et de Senico ont été caillassés», liste Mamadou Saidou Diao.
Revenant sur les faits, il rappelle que, par l’arrêté préfectoral nº122 du 07 février 2023, le préfet de Mbacké avait décidé d’une interdiction basée sur une inobservation de certaines conditions de forme légalement requises. Sur ces entrefaites, poursuit-il, avant même que la Cour suprême, saisie pour un référé administratif par les préposés à l’organisation de la manifestation, ne se prononce, certains cadres du parti dans le département dont Serigne Assane Mbacké ont proclamé publiquement que même sans autorisation, leur manifestation aura lieu. «Pour parer à toutes éventualités, les éléments des forces de défense et de sécurité dans le cadre de leur mission de maintien de l’ordre public et de protection des personnes et de leurs biens, avaient mis en place un dispositif sécuritaire pour le respect strict de l’arrêté préfectoral», rappelle-t-il.
Salif KA