Le président du Réseau des élus locaux du Sénégal (Réels) s’est rendu, hier, à la mairie de Golf Sud dirigée par Khadidja Mahécor Diouf, membre de Pastef. Occasion saisie par Ousmane Sonko pour dénoncer l’échec de la politique de décentralisation et le manque de clairvoyance de l’Ams.
En visite à Golf Sud dans le cadre de l’intercommunalité d’une part, et d’autre part, dans le cadre des préparatifs de leur atelier national, le président du Réseau des élus locaux du Sénégal (Réels) a fait le procès de la décentralisation et de l’échec de l’Association des maires du Sénégal (Ams). «On ne peut pas développer un pays si l’on n’a pas une bonne décentralisation qui n’est pas effective. L’Etat croit que si l’on renforce les collectivités locales comme celle de Khadidja, cela peut constituer une menace pour le pouvoir actuel. Ce qui l’illustre, c’est le cas du maire Khalifa Sall qui lorsqu’il avait commencé à lever des fonds d’une valeur de 50 milliards, on a commencé à lui créer des problèmes», déclare Ousmane Sonko. Selon lui, l’Ams n’a pas su inciter l’État à les suivre dans leur logique et à traduire en actes la décentralisation. «Si l’Ams avait pris au sérieux les revendications des agents municipaux, elle allait engager le combat. Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas», soutient le maire de Ziguinchor.
Par ailleurs, le leader de Pastef invite les mairies à ne pas se limiter à leurs domaines de compétences, mais en faisant la promotion de l’économie solidaire et le partenariat public- privé. «Il faut qu’on se décomplexe et arrêter de penser que c’est seulement avec la coopération décentralisée qu’on peut avoir des ressources. On doit exploiter notre potentiel à la base», plaide Sonko. Prenant l’exemple de la mangue qui pourrit parfois en Casamance, il affirme qu’on pourrait, dans le cadre de l’intercommunalité, voir par exemple des groupements ici ou des Gie de jeunes pour les commercialiser. Non seulement, dit-il, ça va booster les recettes des communes, mais aussi créer des emplois. Il indique en outre que le Réseau des élus locaux peut faire un système de financements pour voir ce que certaines communes exploitent pour transformer certains produits et venir les commercialiser par le biais de certaines structures pour un partenariat gagnant qui va générer des emplois et lutter contre la pauvreté. «Donc, notre visite n’est pas politique mais plutôt économique pour faire des échanges d’expériences sur les structures budgétaires», souligne le maire de Ziguinchor. Il avait émis cette idée, il y a une semaine, dans la commune des Parcelles assainies dirigée par un maire de Pastef.
Théodore SEMEDO