Rhétoricien, Idrissa Seck invite subtilement Macky Sall à ne pas briguer un troisième mandat en 2024. Cela, dit-il, s’il veut que son nom reste dans la postérité.
Sacré Idy. Rhéteur hors pair, il a demandé au président de la République, les yeux dans les yeux, mais dans un langage dont lui seul a le secret, de ne pas briguer un troisième mandat en 2024. Adressant une prière à l’endroit du chef de l’Etat, il déclare: «Qu’il plaise au Seigneur des Mondes de continuer à raffermir vos pas, à dilater votre poitrine pour que vous acceptiez toutes les critiques: celles qui sont contributives comme celles qui sont abusivement injustifiées. C’est une des exigences du leadership et vous en êtes un remarquablement». «Qu’il continue d’apaiser votre cœur, de fortifier votre esprit pour que les choix futurs que vous aurez à faire puissent vous valoir un parachèvement de votre parcours déjà exceptionnel d’une telle beauté qu’il y aura pas d’autre choix que de vous garantir, après une longue et heureuse vie auprès des vôtres, une mention honorable sur les langues de la postérité», poursuit Idrissa Seck. Qui, d’une façon subliminale, indique à son patron la porte de sortie honorable.
Idy ravale son vomi et se confesse
Auparavant, Idrissa Seck qui n’a pas tarit d’éloges à l’endroit de son adversaire principal il y’a de cela quelques années, a revu son jugement vis à vis de Macky Sall. L’actuel Président du CESE semblait vouloir sortir coûte que coûte quelque chose qui lui était restée au travers de la gorge. Dans son discours de bienvenue, Idy déclare sans ambages au chef de l’Etat qu’il a fait son mea culpa. Il déclare au Président Macky Sall : «Votre vision ne s’arrête pas à Diamniadio, elle va bien au delà». Il fait ainsi allusion à sa critique du temps où il était de l’opposition. Le président du parti Rewmi ajoute : «Je vous ai vu vous battre avec élégance et fermeté pour défendre les intérêts de l’Afrique dans le monde, comme en atteste votre récente visite à Poutine pour que la guerre n’impacte pas les pays africains». Des actes posés par le locataire du Palais qui poussent l’ancien adversaire et actuel Président du CESE à souligner : « Quand j’ai vu tout cela, je suis tenté de confesser devant les médias que vous avez admirablement répondu à l’une de mes critiques les plus emblématiques au cours de la compétition électorale de 2019, disant que votre vision s’arrête à Diamniadio. Aujourd’hui, vous avez fait la preuve qu’elle va bien au-delà».
Seyni DIOP &
Ramatoulaye SARR