Le tribunal d’instance de Dakar a jugé, hier, une affaire liée à une bagarre opposant l’intendant et l’agent disposé à la sécurité de la mosquée des Mamelles. Les deux protagonistes, Thierno Sadiouma Diallo, vigile et Ibrahima Kandé, l’intendant, se sont battus pour une histoire de ramassage de sacs de ciment vides dans l’enceinte du lieu de culte en construction. Dans cette affaire, c’est l’agent de sécurité qui est le prévenu. Il est trainé à la barre par l’intendant pour «coups et blessures volontaires» entrainant une Itt de 15 jours. Dans sa déposition, la partie civile fait savoir au tribunal que le mis en cause lui a asséné par derrière deux coups de bâton à la nuque et un autre à la main. «Je m’apprêtais à appeler à la prière», laisse-t-il entendre. Avant d’ajouter : «Je lui avais interdit de ramasser les sacs de ciment déjà jetés dans la mosquée en construction. Il a passé outre mon interdiction. Mais je lui ai demandé de me les apporter. C’est parce qu’il s’en sert pour son activité de vente de cacahuète. Il faut le déclarer coupable et m’allouer 10 millions de francs Cfa à titre de dédommagement».
Sa déclaration n’a pas convaincu le juge. Qui, dans ses observations, lui a posé une batterie de questions. «Où est-ce que tu as pris cet appareil avec lequel tu as attaché ta main ?», interpelle le juge. «C’est à la pharmacie que je l’ai pris», répond Ibrahima Kandé. « Pour quelqu’un qui a un déboitement, pourquoi tu n’es pas allé à l’hôpital ? Pourquoi tu n’as pas fait une radiographie depuis tout ce temps ? », réplique le juge. Une précision qui a laissé évasive la partie civile. Ce qui pousse le juge à tirer les conséquences le moment venu. «On a constaté que tu changes de déclarations alors que tu devais être constant», insiste le juge.
Le prévenu qui a été condamné à un mois assorti du sursis, au terme de l’audience, a balayé d’un revers de la main les accusations de la partie civile. Selon lui, Ibrahima Kandé avait bousculé son épouse en brandissant un coupe-coupe. «N’eut était l’intervention de Ibou Sène, il allait commettre l’irréparable. C’est lui qui a pris l’arme entre ses mains. Quand je suis venu, je l’ai sommé de sortir de la mosquée pour que l’on règle le problème entre homme. Mais il ne l’a pas fait. Je ne l’ai même pas touché pour le blesser. C’est un coup monté entre lui et le chef du quartier», rétablit Thierno Sadiouma Diallo.
Salif KA