A 13 mois des élections présidentielles de 2024, le Comité pour la Plate-forme de Réflexions «Doleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi» appelle la direction de leur parti à se démarquer de la Majorité. «L’heure n’est plus à l’utilisation d’euphémismes ou du maniement de la langue de bois. Le pouvoir à la tête du Sénégal, notre pays, a dépassé le stade du “recul démocratique”. Le régime est manifestement dans une dérive dictatoriale avec ses flots de morts, de blessés, de prisonniers politiques et sur fond de scandales financiers», a argumenté le Cpr, pour justifier son désir de vouloir mettre un terme au compagnonnage avec Benno Bokk Yakaar. Dans un communiqué, le Cpr a estimé que la plus grande menace qui pèse sur la paix civile et la cohésion nationale est «cette obsession» du Président Macky Sall à vouloir briguer un troisième mandat que «ni la Constitution, ni les revers électoraux récents de son camp et encore moins la morale ne devraient lui permettre de nourrir». «Le récent séminaire de Benno Bokk Yakaar a donné carte blanche au Président Macky Sall, qui pense (comme il l’a dit au journal américain New York Times), qu’il lui revient, personnellement, de prendre la décision de présenter ou non sa candidature à la prochaine présidentielle de 2024. C’est une manière pour les leaders de cette coalition aux allures de plus en plus mafieuses d’avaliser la troisième candidature, cherchant ainsi à rééditer les coups de force d’Alassane Ouattara et d’Alpha Condé, qui ont imposé à leurs peuples un troisième mandat au prix de dizaines de morts et de centaines de blessés», s’insurge ce mouvement.
Le Comité pour la Plate-forme de Réflexions Dooleel PIT-Sénégal «Ngir defaraat reewmi» s’insurge également contre «ce centralisme autocratique», particulièrement la forfaiture des dirigeants de notre parti, qu’aucune instance n’a mandaté pour cautionner ce projet funeste de violation de notre Constitution. «Cette soumission aveugle aux désidératas du Prince jure d’avec nos traditions de lutte pour la Démocratie, qui nous avaient conduits, en 2012, à être à la pointe du combat contre la troisième candidature du Président Abdoulaye Wade et pour de profondes réformes institutionnelles», rappelle-t-on soulignant qu’il est du devoir de tous les camarades de la gauche véritable, des démocrates, des citoyens et des progressistes sénégalais de s’opposer à ce scénario.
Par ailleurs, le Cpr a demandé la libération de tous les détenus politiques et a réclamé l’ouverture d’une enquête pour élucider la mort et la disparition des gradés du Renseignement. Il a également appelé à «une assemblée nationale plus responsable en garantissant le respect du député». Avant de dénoncer «les lenteurs» dans le traitement de l’affaire Adji Sarr et de demander «la poursuite contre les comploteurs clairement identifiables».
Ndèye Maguette SEYE