«Cette défaite des Lions ne résume pas la physionomie du match. J’ai vu une équipe néerlandaise reculer d’entrée avec un bloc très bas et qui avait peur du Sénégal. Personnellement, c’est la première fois que je la vois dans ce genre de comportement. Les Pays-Bas nous ont attendus dans leur zone pour ensuite se projeter par des contres. Ils ont eu peur de nous et nous n’avons pas su en profiter. Ce n’était pas le match à perdre sur un tel score. Nous devons vite nous rectifier dès la deuxième journée».
Sur le trio défensif au milieu
«Tactiquement, nous n’avons pas répondu présent et c’est un fait qui nous a largement épuisé. Le Sénégal a été trop naïf aujourd’hui, dans son comportement. Sur les quinze premières minutes de la rencontre, nous avons eu des situations pour aller faire la différence. Mais, nous n’avons jamais su en profiter. Nos transitions de balle étaient également trop lentes lorsque nous attaquons. Face à un adversaire qui joue bas, ce n’est pas ce qui va le surprendre. Il nous manquait un relayeur capable de faire la différence et servir Ismaila Sarr ou Krépin Diatta dans de bonnes conditions. C’est ce qui pouvait aider nos ailiers à être dans des situations de un contre un. Notre option offensive n’a pas beaucoup fonctionné. Nous avons évolué avec un 4-3-3 plat avec trois milieux à vocation offensive. Un choix qui nous a beaucoup handicapés. Maintenant, lorsque nous attaquions, on voyait Gana Guèye se projeter devant. Dans l’ensemble, il manquait cette touche technique et créatrice dans notre football. Si nous avions eu un provocateur dans l’entrejeu, on aurait sans doute fait mieux. Maintenant, face aux cinq défenseurs adverses, on devrait aussi pouvoir en un moment oser jouer avec deux attaquants de pointe pour tenter quelque chose. Il y a ce qu’on appelle des questions de circonstance en apportant une autre variante. Notre Sélectionneur aurait pu rapidement faire sortir un milieu et le remplacer par un attaquant pour combler le manque offensif et essayer de continuer de fixer cet axe néerlandais».
Conséquences d’un revers d’entrée
«Perdre un match fait toujours mal, surtout pour une entrée en lice dans une grande compétition. Cela peut perturber le moral des joueurs. Toutefois, ce sont des compétiteurs assez expérimentés qui connaissent le haut niveau. Nous avons toujours notre destin entre nos mains. Déjà, pour notre prochaine sortie, ce sera face au pays hôte, le Qatar, qui a aussi perdu sur le même score (2-0). Donc, deux perdants qui se croisent. Ce face-à-face peut être une source d’espoir et de confiance. Si nous gagnons, nous nous relançons. Les Sénégalais ont juste besoin de se réorganiser prochainement tactiquement. Nous avons encaissé des buts qu’on pouvait pourtant éviter. Notre défense axiale n’a pas été à la hauteur dans cette rencontre. Elle n’a pas eu assez de sérénité. Nous nous sommes vraiment laissé faire. Souvent, c’est ainsi que les équipes africaines se vont battre dans ces grandes compétitions comme la Coupe du monde».
Propos recueillis par Jean Pierre SAMBOU