Le leader de Rewmi a déclenché l’opération de remobilisation des troupes. A moins de quinze mois de la présidentielle de 2024, Idrissa Seck a réuni, ce week-end, dans la cité du rail, l’ensemble des coordinations départementales, des mouvements des femmes, des jeunes, des cadres, des enseignants et des anciens du parti, pour évaluer le poids de son parti.
(Correspondance) – Sous la houlette de Idrissa Seck, le secrétariat national du parti Rewmi s’est réuni dans la cité du rail en présence de l’ensemble des coordinations départementales des mouvements de femmes, des jeunes, des cadres, des enseignants et des anciens. Une rencontre au sommet qui s’est voulue un moment de réflexion pour évaluer, si l’on en juge par le communiqué, les activités de ladite formation politique, remobiliser les troupes et organiser un recensement général des militants et responsables sur le territoire national et dans la diaspora. Lesquels travaux suscitent des questionnements en ce sens qu’ils interviennent à un peu moins de 15 mois de la présidentielle et au moment où le débat sur le 3ème mandat fait rage.
Idrissa Seck et son parti sont de la mouvance présidentielle. Mais on n’oublie pas la posture qu’avait adoptée le rewmiste en chef face à l’ancien président Abdoulaye Wade en 2012. Revenu alors dans les rangs du Pds après ses premières bisbilles avec Wade, il a été l’un des premiers à signifier le caractère «anticonstitutionnel» de son troisième mandat. On se demande comment Idy pourrait accepter au président Macky Sall ce qu’il avait refusé à son prédécesseur Abdoulaye Wade. Qu’adviendrait alors du Mbourok Soow (l’alliance entre Rewmi et l’Apr: ndlr) si, contre vents et marées, le président Macky Sall décidait de briguer le suffrage des Sénégalais pour un troisième mandat. En tout état de cause, force est d’admettre que la logique voudrait que, comme il l’avait fait avec son ex mentor Abdoulaye Wade, Idrissa Seck n’avalise, sous aucun prétexte, une 3e candidature à la présidentielle pour Macky Sall.
Toutes considérations qui n’aboutissent pas forcément pas un clash entre le compagnonnage Idy-Macky. En effet, cette divergence dans la vision des deux chefs de parti pourrait en effet servir de prétexte pour une stratégie de diversion face à une opposition qui se renforce au fur à mesure qu’on s’approche de la présidentielle. Les deux parties peuvent, en toute intelligence, décider d’aller séparément au front. Une telle stratégie permettra à Macky de remobiliser son parti et de sa coalition. Quant à Idrissa Seck ce clash pour cause d’anti-constitutionnalité d’un troisième mandat serait de nature à redorer quelque peu son blason, puisque de nature à conforter la thèse qu’il avait servie pour soutenir son entrisme dans la mouvance présidentielle.
Aussi, pourra-t-il, en toute aisance, colmater les brèches ouvertes dans ses rangs mais aussi travailler à une remobilisation de ses troupes pour se redonner une certaine contenance mais aussi la force nécessaire pour engager la présidentielle en toute sérénité. Toute posture du Rewmi qui pourrait être pour casser l’unité de l’opposition face au leader de la coalition Benno Bokk Yakaar. En état de cause, ce qu’il y a aujourd’hui à retenir, c’est qu’au terme de la rencontre qu’il vient d’avoir avec les responsables du secrétariat de son parti, Idrissa Seck, face à la pression de ses affidés a, autant que faire se peut, évité d’aborder la question de sa probable candidature à la présidentielle 2024. Quand bien même il les a rassurés en leur promettant pour bientôt une réponse à cette question largement évoquée au cours des travaux.
Sidy DIENG