Le sit-in des usagers et travailleurs de La Poste s’est terminé, hier, dans le désordre. La Police a dispersé les manifestants à coups de grenades lacrymogènes.
Le rassemblement pacifique des travailleurs et usagers de La Poste s’est terminé, hier, en queue de poisson. Pourtant, tout était bien parti jusqu’à ce que l’un des orateurs demande à la foule d’assiéger les locaux de la direction. «Montons pour faire descendre le directeur général. Nous avons marre de cette situation», lance une personne dans la foule. Une déclaration mal perçue par les éléments de la Police préposés à l’encadrement de la manifestions. Soudain, les grenades commencent à pleuvoir. Une stratégie des forces de défense et sécurité pour disperser la foule. Résultats des courses, trois blessés dont une femme. Des grenades ont été tirées dans les locaux de la direction générale. Une situation qui a créé une confusion générale. L’air était devenu quasi irrespirable. Plusieurs personnes âgées comme jeunes tombent en syncope. Après une course-poursuite dans les rues de la capitale, la situation a été maitrisée vers les coups de 13 heures par les forces de l’ordre. Les manifestants ont promis de remettre ça, ce matin. Ils comptent dérouler leur plan jusqu’à la satisfaction de leurs doléances.
Avant l’intervention des forces de l’ordre, les usagers et travailleurs de La Poste ont tiré à boulets rouges sur le directeur général de La Poste. Ils l’accusent de vouloir faire sombrer l’institution. La situation de La Poste, déplore Ngagne Wade, agent venu de Ziguinchor, est critique. « Dans le Sud (du pays), les militaires tentent de nous agresser. Ils nous menacent. Ils pensent que nous sommes les responsables du retard accusé dans la perception de leur salaire», soutient-il. Avant d’ajouter : «Alors que ce sont les directeurs généraux qui en sont la cause. Chacun a une part de responsabilité. C’est sous le magistère du chef de l’Etat, Macky Sall, que la situation de La Poste s’est détériorée. Nous vivons une situation délétère. Nous interpellons le chef de l’Etat sur la situation qui guette notre outil de travail».
Selon un usager, le Sénégal a organisé une rentrée des classes sans leurs fils. Car, dit-il, ils peinent à retirer leur salaire. D’après ses dires, Abdoulaye Bibi Baldé ne maitrise pas le fonctionnement de La Poste. «C’est le directeur le plus nul. Il n’a pas de compétence. Il ne maîtrise absolument rien. Il n’a rien créé depuis son arrivée», dénonce Mame Ibrahima Thiam, agent à La Poste de Thiaroye. Qui prend pour responsable de cette crise le président de la République. «Nous interpellons le chef de l’Etat. Il est le seul détenteur de la clé. Le directeur n’en peut rien. Nous lui tendons la main. La solution viendra de lui. Les bourses sociales sont virées à La Poste», crie-t-il. «Nous sommes sacrifiés par notre président de la République. C’est lui qui nomme et démet aux fonctions civiles et militaires. Nous ne nous adressons à personne autre que le chef de l’Etat. Il a la solution de La Poste. Nous ne quémandons pas. C’est notre droit», fulmine Samba Yombé Mbodji, chargé des revendications du collectif des usagers de La Poste.
Salif KA