Conscients de leur poids politique à l’Assemblée nationale, les socialistes font de la surenchère. Ils réclament des postes dans le prochain gouvernement, à défaut ils vont sonner la cloche de la rupture.
Ils ont bien choisi le moment. A quelques jours de la formation du nouveau gouvernement, des frondeurs regroupés autour des «actions pour la défense des intérêts des socialistes», montent au front pour réclamer des postes pour leur parti ou quitter la coalition Benno. «Dans le contexte politique actuel, des responsables socialistes membres du Bureau politique, décident de monter au créneau pour sonner la cloche de la rupture afin de mettre le président Macky Sall devant ses responsabilités», affirment ces frondeurs, ajoutant qu’il n’est plus question de continuer à subir le diktat de Macky. «Il est évident que le Ps n’accepte plus jamais d’être marginalisé dans sa propre coalition, après avoir consenti énormément de sacrifices pour faire triompher Bby à chaque échéance électorale depuis 2012», poursuivent-ils.
Ces frondeurs affirment que la démarche actuelle du Ps également doit faire l’objet de changement radical. Selon eux, aucun responsable socialiste ne va plus accepter que l’intérêt général de leur parti soit hypothéqué par une seule personne ou un clan pendant plus de dix ans. «Aujourd’hui, notre Parti a totalement perdu sa force politique dans la structure du pouvoir de la mouvance présidentielle à cause des coups bas et l’absence de générosité et de sincérité de nos alliés de l’Apr », décloreDiao qui veut un Parti socialiste fort et conquérant dans la coalition Bby.
«Les 5 députés du PS valent plus que les 77 députés de BBY dans les rapports de force entre les différentes coalitions», poursuit-il. Ces socialistes profitent de la composition de l’Assemblée nationale et de la majorité étriquée de Macky Sall. En effet, le Ps peut rendre Benno minoritaire et ainsi faire tomber le gouvernement. Le chef de l’Etat est tellement conscient de sa vulnérabilité devant ses alliés de Benno, que ses responsables ont tordu la main aux députés socialistes pour qu’ils démentent l’information selon laquelle, deux d’entre eux seraient prêts à soutenir la candidature de Ahmed Aïdara au poste de président de l’Assemblée nationale.
Magib GAYE