En cette période d’hivernage, les populations de la région de Matam vivent la psychose. Si certaines familles dorment à la belle étoile suite aux fortes pluies abattues, beaucoup de familles qui ont tout perdu, sont relogées dans les écoles.
Les pluies qui se sont abattues sur la région de Matam, durant la semaine dernière, n’ont pas été sans conséquences dans plusieurs localités. Le trop plein d’eau a occasionné des dégâts matériels très importants et des inondations qui ont conduit aux déplacements de plusieurs familles.
Dans la commune de Ogo (département de Matam), au niveau des villages de Diandioli et de Sinthiou Garba, les eaux qui ont envahi des concessions et détruit des vivres, ont mis plusieurs ménages dans le désarroi en faisant d’eux des nécessiteux. «Si dans l’urgence rien n’est fait, le pire est à craindre lors des prochaines pluies», fait savoir un habitant de Sinthiou Garba, dont la demeure a été submergée par les eaux. II a quand même pris l’initiative de sécuriser sa famille et son bétail sur la terrasse de son bâtiment. Dans ce village, on dénombre plus de cinquante familles qui ont perdu leurs bâtiments à cause des inondations.
Dans le département de Kanel, c’est aussi le village de Belly Thiowi, qui a été fortement impacté par les fortes précipitations et les eaux de ruissellement en provenance du Diéry qui ont submergé la route du Daandé Mayo en chantier. Ces eaux ont occasionné des inondations dans certaines habitations où elles ont été à l’origine de plusieurs sinistres.
A Ourossogui à dix kilomètres de la commune de Matam, des familles entières sont relogées dans les écoles suite à l’effondrement de leurs bâtiments. Une situation insupportable dans la mesure où les conditions d’habitat ne sont pas des meilleures. «Nous sommes obligés de vivre dans les écoles car nous avons perdu nos habitations. Les autorités sont venues nous voir et nous ont apporté leur soutien moral et du matériel. Ce qui nous manque certes, c’est le confort, mais nous sommes obligés de faire avec», raconte un des sinistrés, Lamine Diallo. Dans cette même ville carrefour, l’hôpital a été touché. Pratiquement, aucun service n’a été épargné. Les eaux, en furie, ont emporté sur leur passage des papiers qui gisaient par terre dans certains bureaux qui se trouvent à la direction générale.
L’hôpital de Ourossogui pas épargné
Plus de peur que de mal, il n’y a eu que des dégâts matériels. Et, il a fallu l’intervention des éléments de la caserne des sapeurs-pompiers de Matam pour évacuer complètement les eaux qui étaient à l’intérieur de l’hôpital de Ourossogui. Cette situation a été rendue difficile par l’absence de réseau d’évacuation dans la commune d’Ourossogui. Ce qui fait qu’à chaque fois que le ciel ouvre ses vannes, les eaux stagnent pendant plusieurs semaines dans les quartiers de la ville.
Devant les menaces d’un ciel toujours nuageux, c’est l’angoisse qui envahit les populations qui multiplient les appels à l’endroit des autorités administratives et territoriales à partir des réseaux sociaux afin de trouver des solutions pérennes au problème. Ainsi, le ministre du Développement communautaire, de l’Equité sociale et territoriale, Samba Ndiobène Ka s’est rendu à Matam en compagnie de son collègue en charge de l’Education, Mamadou Talla et du directeur général du Fonds de solidarité nationale (Fsn) pour apporter le soutien de l’Etat aux victimes. Pour marquer la solidarité de l’État à ses familles en détresse, des kits alimentaires et des matériaux de construction leur ont été distribués.
Amadou Issa KANE