Secouée aux élections locales, puis législatives, dans les centres urbains, la coalition Bby est guettée par une crise interne. La gauche qui étudie sa candidature pour la présidentielle de 2024, risque de faire faux bon à la coalition Benno Bokk Yakaar.
Macky Sall et sa coalition présidentielle ne sont pas au bout de leurs peines. Après des élections locales et législatives laborieuses, leurs alliés de la Confédération pour la démocratie et le socialiste (Cds) réunissant des formations politiques de gauche comme le Pit, la Ld, Udf/Mbollo mi… sont dans une logique de les quitter et pour faire cavalier seul à la présidentielle de 2024 qui pointe à l’horizon. En conférence de presse, hier, ils ont émis l’idée et annoncent lancer des concertations dans la confédération pour savoir l’attitude à prendre. Coordonnateur de la Cds, Pape Demba Sy qui s’est adressé aux journalistes signale : «En ce qui la concerne, la Cds se prépare pour le prochain rendez-vous de 2024. Notre camp, c’est celui de l’unité nationale, de la démocratie, de la préservation de nos acquis républicains, de l’évolution continue vers plus de progrès partagés, de l’émancipation humaine, dans le respect de ce qui fonde la dignité de l’homme».
Tout en assumant ouvertement son ancrage dans la mouvance présidentielle de Bby dont les «politiques progressistes sont incontestables», la Cds, selon son coordonnateur, «doit se positionner dans l’espace politique en tant que force politique alternative de Gauche ayant son identité propre pour la justice sociale, l’équité territoriale, la souveraineté économique, le panafricanisme». «Cette option est totalement en opposition au populisme qui se sert de certaines frustrations pour exciter les émotions liées aux sentiments patriotiques, régionalistes, ethniques, religieux, confrériques, etc., mettant ainsi en danger l’unité nationale, la cohésion sociale, la paix et la stabilité politique sans lesquelles aucun développement humain n’est possible», dit-il. «Ce populisme, cette idéologie de crise, qui, par l’usage éhonté du mensonge et de la manipulation, tente de pousser les jeunes à l’aventure de la prise du pouvoir par la violence et le chaos doit être vigoureusement combattu. Au total, il nous faut, autour de cet axe de justice sociale, de liberté, de paix, beaucoup plus de bras, beaucoup de forces faisant jonction pour que nous franchissions, sans grand dommage, le rendez-vous de février 2024», explique Pr Pape Demba Sy qui a refusé cependant de donner la position de la Cds sur la volonté affichée au patron de Macky Sall de briguer un troisième mandat.
Dans le même sillage, la Cds a manifesté sa volonté d’œuvrer pour l’unité «la plus large» des forces de la Gauche plurielle, incluant toutes celles acquises au projet de justice sociale et d’équité territoriale et au renforcement de la démocratie républicaine, donc pouvant composer avec les forces de la sociale démocratie, de l’écologie comme avec les différentes fractions et personnalités issues des partis de la Gauche historique, etc. La Cds dit prendre dans la période à venir des initiatives dans ce sens.
Magib GAYE