Boniface Ndong n’a pas tardé à réagir suite à son limogeage mercredi du banc de l’Equipe nationale masculine. Dans un communiqué «musclé», le désormais ex-coach des Lions a «dunké» sur la tête de tout le monde et tiré sur tout ce qui bouge.
Mais avant, Boni explique sa réaction prompte, 24 heures après son limogeage. «J’ai décidé de faire ce communiqué pour apporter des éclaircissements sur les informations relatées dans la presse par des membres de la Fédération sénégalaise de basketball. J’avais décidé de ne pas répondre mais par respect pour les hommes et femmes qui avaient placé leur confiance en nous et pour leur estime, mais aussi vu les contre-vérités qui sont en train d’être diffusées, je me dois d’apporter des éclaircissements par rapport à notre gestion de l’Equipe nationale et par rapport aux conditions dans lesquelles nous avons mené notre mission.»
Selon l’ancien international, «tous les propos qui ont eu à être donnés n’ont eu pour but que de me dénigrer et de ternir ma réputation, et vu le silence de tous les membres de la délégation, en particulier le Directeur technique national, Moustapha Gaye, le Manager général, Malèye Ndoye, et mon Assistant, Mamadou Guèye «Pabi», j’ai décidé de relater ce qui s’est passé durant cette campagne».
La décision du groupe de rentrer à Dakar
D’abord sur les conditions de voyage, il informe : «Le président Babacar Ndiaye m’a dit que le ministère des Sports ne pourrait payer que cinq jours de préparation.» Entre l’achat de billets tardif «avec de mauvaises dates» et autres tracasseries, Boni dit avoir vécu le calvaire. «Je quitte Denver le 21 juin à 12h heure locale pour arriver le 22 juin à Dakar à 12h 11 mn. Je suis sorti de l’aéroport vers 15h après plus de 21h de voyage, alors que le premier entraînement était pour 18h 00. Ensuite, il y a le fait que l’équipe devait voyager en deux groupes pour rallier Alexandrie.» A cela, s’ajoute, selon lui, «une escale de 9h à Casablanca». On connaît la suite.
«Après 61 heures de route et 2 nuits passées dans les aéroports pour faire le trajet Dakar-Alexandrie (Egypte) et malgré les conditions très difficiles du voyage, nous avons décidé de continuer à Alexandrie et jouer le tournoi pour honorer une demande de la Fédération sénégalaise de basket et éviter que la Fiba ne sanctionne le Sénégal.»
Après avoir expliqué ces conditions difficiles de voyage, il révèle que le groupe avait pris la décision de rentrer à Dakar. «Après plusieurs tractations en vain, nous sommes obligés de passer la nuit dans l’aéroport. Le lendemain, après une nuit horrible, je rencontre Gorgui qui dit qu’il va chercher un billet pour rentrer à Dakar. Alors je convoque tous les joueurs et leur dis que je comprends leur frustration et que je serais de leur côté quel que soit le choix qu’ils allaient faire, mais j’aurais souhaité qu’ils prennent une décision unanime car si l’équipe était divisée, je ne saurais avec quelle partie me ranger. Le groupe décide alors de rentrer à Dakar et certains sont allés chercher des billets.»
Et l’ex-coach des Lions de poursuivre : «Au moment où certains fédéraux cherchaient à trouver une solution en calmant les joueurs, le Directeur technique, Moustapha Gaye, comme à son habitude, commence a explosé en traitant les joueurs de suiveurs d’ordres de deux personnes, allant jusqu’à dire que même Maurice Ndour (son ennemi juré qu’il voulait me faire renvoyer de la sélection sous menace de partir lui-même) n’a jamais fait ce que Gorgui venait de faire.»
La prime de l’Afrobasket 2021 de Henry Pierria bloquée depuis par Me Ndiaye
Et c’est à ce moment que le président de la Fédé entre en jeu. «Après un appel téléphonique avec le président, lui-même va me supplier de convaincre les joueurs à partir pour sauver le Sénégal d’une sanction de la Fiba, mais aussi pour sauver la Fédération car si on rentrait à Dakar, soutient-il, ils seraient tous renvoyés, et je précise que ce sont les propres mots de Me Ndiaye. Alors, là, j’appelle les joueurs pour les convaincre. Je leur demande de prendre le vol et arrivés à Alexandrie, nous ferons une réunion pour faire état de toutes nos préoccupations et de toutes nos demandes que nous transmettrons à la Fédération», informe Boni.
«Le basket sénégalais ne fonctionne pas à cause de la médiocrité de nos dirigeants»
Ce dernier de faire une autre révélation : «Le président, par le biais de Assane Badji, m’a remis l’argent de l’Afrobasket 2021 de Henry Pierria qu’il avait refusé lui payer» et qui s’élève à 5000 euros.
Fort de tout cela, il est difficile pour Boniface de contenir sa colère. «Je suis revenu en sélection pour servir mon pays parce que ça me fait très mal que le basket sénégalais ne fonctionne pas à cause de la médiocrité de nos dirigeants. J’ai fait cette campagne sans contrat et sans rémunération par amour pour mon pays.»
«Me Ndiaye est prêt à sacrifier tout le monde pour sauver sa peau»
Et le technicien d’enfoncer le clou : «Je suis très déçu du Dtn, Moustapha Gaye, Malèye Ndoye et Mamadou Guèye «Pabi», Ils savent ce qui s’est passé à Istanbul et se taisent. «Pabi» que je soutiens depuis qu’il est avec moi n’a aucune qualification pour faire le travail d’un Assistant. Moustapha Gaye ne m’ayant pas joint parce que j’étais à l’entraînement, m’a laissé un message WhatsApp pour m’annoncer mon limogeage. Quant au président Babacar Ndiaye, il est prêt à sacrifier tout le monde pour sauver sa peau. Nous avons aujourd’hui Desagana Diop, Rémy Ndiaye au Miami Heat, Amadou Mbodj au Chicago Bulls, et sûrement d’autres personnes que je ne connais pas, tous des Sénégalais qui ont acquis des connaissances dans les analyses-vidéo et études d’équipes, ils veulent aider mais les dirigeants leur barrent le chemin pour se cacher derrière leur médiocrité.»
«La Fédé préfère emmener 5 délégués au lieu d’un préparateur physique»
Boniface revient pour faire un autre «dunk» sur Tapha Gaye. «Même le Dtn ne s’y connait pas en programme-vidéo. Il me dit après le match contre l’Egypte que l’équipe s’est mal échauffée. Pourtant la Fédération préfère emmener cinq délégués fédéraux qui sont en vacances, logés et nourris avec prime, au lieu d’être accompagnée par un préparateur physique. Je suis un patriote, j’aime mon pays à mort, j’ai beaucoup donné au Sénégal et je vais continuer à le faire. Je veux que le Sénégal soit le meilleur pays de basket en Afrique et nous en avons les capacités et le potentiel. Laissons ce qui s’y connaissent diriger notre basket et arrêtons de nous cacher derrière notre médiocrité.»