Le député français Olivier Faure dénonce le recul démocratique au Sénégal. Dans un tweet, le premier secrétaire du Ps déclare que la démocratie sénégalaise est piétinée. «La liberté de manifester est entravée, la justice instrumentalisée. Les députés Déthié Fall, Mame Diarra Fam, Bara Dolly Mbacké et le maire Ameth Aïdara doivent être libérés», dit-il. Quelques mois auparavant, Jean Luc Mélenchon, le leader de la Nupes avait twetté : «Nouvelles alarmantes du Sénégal. Le modèle qu’était ce pays se dissout dans une macronisation accélérée : répression, arrestation, réduction des libertés constitutionnelles». Le pouvoir dénonce une ingérence, un néo-colonialisme. «C’est avec étonnement que notre groupe apprend, de déclarations de Mélenchon, Olivier Faure et consorts de la Nupes. Nous pensions ces temps révolus, de voir des politiques français s’immiscer dans nos politiques intérieures avec autant de légèreté, car ignorant les menaces qui guettent notre pays», dénonce le président du groupe parlementaire de Bby, Aymérou Gning.
Analyste politique et journaliste, Mamadou Sy Albert se dit assez surpris par cette analyse (position) de la mouvance présidentielle. Car d’après lui, les politiciens français n’ont jamais été indifférents à la situation politique sénégalaise. «Les responsables de formations politiques françaises, qu’ils soient socialistes, communistes… ont toujours été au centre du débat démocratique au Sénégal», dit-il.
Pour preuve, il donne l’exemple du président Mitterrand qui a ouvert ce débat du pluralisme dans les pays africains. «On veut effacer de la mémoire des Sénégalais ce lien qui a toujours existé entre la gauche et l’Afrique et particulièrement avec le Sénégal. Dire, aujourd’hui, que la démocratie sénégalaise se porte bien, ce serait étonnant pour ces parlementaires français. Ce qu’ils voient ce sont des députés qui sont en session emprisonnés, des maires nouvellement investis en prison, des responsables de parti brimés… », poursuit-il. Puis il ajoute: «C’est une menace terrible qui pèse sur la démocratie sénégalaise. On n’est pas à l’abri de ce qui s’est passé au Mali, en Guinée, au Burkina Faso… C’est normal que cette démocratie qui est en train de vaciller interpelle les Français et les autres leaders occidentaux». Mamadou Sy Albert reste persuadé que ces propos sont fondés parce qu’il y a un risque de basculement de la démocratie vers la dictature, la violence de l’Etat contre des responsables politiques. «Leurs propos sont une alerte de l’opinion publique française qui s’intéresse au cas du Sénégal», souligne l’analyste
Magib GAYE