Des experts de l’Union africaine (Ua) affirment que l’Education a pris un sacré coup durant cette pandémie. A les en croire, beaucoup ont perdu le niveau au point qu’ils n’arrivent plus à lire et comprendre un texte. Ils ont déploré aussi l’abandon des filles pour diverses raisons causées par la Covid-19.
La Covid-19 vieille maintenant de plus de trois ans a perturbé le système éducatif des pays africains. Et c’est la raison pour laquelle des experts de l’Union africaine (Ua) se sont réunis, à Dakar depuis hier, pour évaluer pendant trois jours les pertes d’apprentissages mais aussi s’engager dans la récupération des filles qui sont fortement impactées par la pandémie. Le Commissaire de l’éducation, des sciences, technologies et innovations de l’Ua, Pr Mohamed Belhocine, affirme que «depuis la pandémie, le nombre d’enfants ne sachant lire et comprendre des textes a atteint 70 % contre 53 % auparavant. Ce manque à gagner de l’éducation, doit être comblé par des stratégies et des actions de récupération». Poursuivant son argumentaire, le responsable de l’Education à l’Union africaine (Ua), estime que «si rien n’est fait, l’Afrique pourra se retrouver avec 7 enfants sur 10, âgés de 10 ans ne sachant ni lire, ni comprendre un texte. Il a retenu que de nombreux apprenants surtout les plus vulnérables, ont manqué la totalité ou une très grande partie de l’enseignement et de l’apprentissage, durant la première année de la pandémie à coronavirus».
A en croire toujours Pr Belhocine, «les différentes avancées relatives à l’éducation, surtout celles des filles et des jeunes femmes, ont été fortement compromises, malgré les efforts conjugués des Etats membres de l’Ua et des partenaires de développement».
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne qui a présidé la rencontre, affirme que la scolarisation des filles doit occuper une place de choix dans les priorités des politiques éducatives. «Nous mesurons l’importance de cette rencontre de trois jours dont l’objectif principal est d’évaluer les pertes d’apprentissage pour s’engager dans la récupération de l’apprentissage pour les filles africaines vulnérables. La scolarisation des filles est maintenant une préoccupation nationale, continentale, voire mondiale, face à tous les obstacles et défis à laquelle elle est confrontée. elle doit occuper une place de choix dans les priorités des politiques éducatives», souligne M. Anne. Selon lui, l’éducation doit permettre de former des ressources humaines capables de faire face aux défis économiques, sociaux auxquels sont confrontés les pays africains. «La principale préoccupation est de développer une meilleure perception du problème et de réfléchir aux actions et stratégies requises pour assurer l’impact, la durabilité et le renforcement continu de l’éducation des filles et des jeunes en situation de vulnérabilité. C’est pourquoi, mon département a mis sur pied vingt-trois centres de recherches et d’essais (Cre) qui jouent, à travers le pays, un rôle d’interface entre les populations et les chercheurs», estime le ministre Anne. Qui souligne que les chercheurs vont contribuer à vulgariser et à assurer l’application des résultats de la recherche et le transfert de technologies innovantes vers des populations cibles.
Mamadou GACKO