Les décisions de l’administration d’interdire les manifestations publiques et la volonté ferme de la coalition Yewwi Askan Wi de défier cette interdiction, font monter la tension. «Cette situation risque de compromettre dangereusement l’organisation d’élections législatives transparentes et apaisées et d’installer un cycle de violences dont il est difficile de mesurer les conséquences sur la paix, la sécurité et la stabilité du pays», prévient Alioune Tine d’Africajom Center à travers son communiqué, titré : «Non aux logiques de surenchère et de confrontation, oui au dialogue politique comme réponse à l’impasse politique». Aussi, il invite les acteurs politiques de tous bords, à suspendre toute activité publique susceptible d’engendrer la violence et l’instabilité.
L’observateur de la scène politique attire également l’attention des acteurs politiques, des autorités publiques et des partenaires stratégiques du Sénégal sur le contexte sécuritaire de la sous-région qui est selon lui, «volatile, fragile et précaire» et qui constitue un facteur aggravant de déstabilisation qui pourrait profiter à des forces obscures, d’autant que la découverte de ressources de gaz et d’hydrocarbures fait du Sénégal un objet de convoitise de forces internes et externes.
En outre, Alioune Tine recommande à l’administration du Sénégal «de faire de la neutralité un puissant moyen de régulation de la paix sociale». L’organisation de la société civile exhorte également les coalitions des partis politiques de l’opposition et du pouvoir «le recours au dialogue pour sortir, de façon démocratique et pacifique, de l’impasse politique actuelle porteuse de lourdes menaces sur la stabilité politique du
Sénégal». Africajom center lance enfin un appel solennel aux leaders religieux afin qu’ils exercent leur influence auprès des dirigeants politiques, d’après M. Tine, sortir rapidement le pays de la crise actuelle et mettre fin aux logiques de surenchère, d’escalade et de confrontation politiques qui se manifestent.
Emile DASYLVA