Les agents de l’administration pénitentiaire ont obtenu gain de cause suite à leur mouvement d’humeur constaté dans plusieurs prisons. Par un virement spécial, leurs salaires ont connu une hausse depuis vendredi 10 juin 2022. En revanche, s’ils sont satisfaits de leur augmentation de salaire, les gardes pénitentiaires ne le sont pas pour leur statut qui n’est pas encore revu par l’Etat.
Après les enseignants, les forces de défense et de sécurité et les agents de la santé, les salaires des agents de l’administration pénitentiaire ont connu une hausse. La décision a été effective depuis vendredi dernier par virement spécial. L’Etat a casqué fort pour satisfaire les doléances des matons. Selon notre source qui maitrise bien ce dossier, les montants de la hausse allant de 25 à 250 mille francs Cfa ont été répartis en fonction des grades. C’est-à-dire de la plus petite hiérarchie à la plus grande.
Les surveillants de prisons ont, en effet, eu droit à 80 mille francs Cfa d’augmentation. Les contrôleurs logés dans la catégorie des lieutenants se sont retrouvés avec une hausse mensuelle de 150 mille francs Cfa. Les agents administratifs ont eu 100 mille francs Cfa de plus. Les inspecteurs ont obtenu un plus de 250 mille francs Cfa sur leur salaire mensuel. Les élèves surveillants, quant à eux, ont vu leur salaire augmenté de 25 mille francs Cfa. Les élèves inspecteurs ont obtenu 50 mille francs Cfa. Les élèves-agents administratifs ont 30 mille de plus sur leur pécune mensuelle, les élèves contrôleurs 35 mille francs Cfa.
Cette augmentation a été obtenue suite à la protestation des gardes pénitentiaires contre une discrimination salariale et des conditions de travail difficiles. La manifestation avait eu lieu en début du mois de juin. Leur mouvement d’humeur a été constaté dans plusieurs établissements pénitentiaires du Sénégal. Noirs de colère, les matons avaient bloqué pendant des heures les entrées des repas dans les prisons et les visites des parents aux détenus. Ils dénonçaient «une discrimination salariale, leurs conditions de travail difficiles, etc». Devant la porte d’entrée du camp pénal de Liberté 6, une trentaine de gardes pénitentiaires avaient manifesté contre ce qu’ils qualifient de discrimination. Ils avaient pendant des heures perturbées les visites. «C’est le moment où jamais de faire savoir à l’Etat que notre travail est aussi important que celui de la police et de la gendarmerie mais également d’obtenir une parfaite considération en tant qu’agent de l’administration», scandaient-ils. Ce, pour exiger «la revalorisation de leurs salaires vis à vis des autres corporations, le départ du Directeur de l’administration pénitentiaire (Dap) et la signature du statut de l’administration pénitentiaire qui dort dans les tiroirs». «Nous ne demandons que d’être traités au même titre que nos collègues de la fonction publique. C’est tout le sens de notre revendication. Nous sommes des pères et mères de familles», laissaient-ils.
Malgré cet effort de l’Etat, les matons restent toujours sur leur faim. Ils réclament l’application de leur nouveau statut. «Notre statut a été modifié depuis 2009. Jusqu’à présent, les textes sont confinés dans les tiroirs. Ils ne sont toujours pas été votés devant l’Assemblée nationale pour espérer avoir un décret d’application», confie une source qui annonce des contestations dans les jours à venir pour pousser les autorités à appliquer ledit statut.
Salif KA