Durant 16 minutes, le chef de l’Etat sénégalais, président de l’Union africaine a répondu, hier, aux questions de Rfi et de France 24. Législatives du 31 juillet prochain, menace de l’opposition d’empêcher leur tenue, situation sous-régionale et bien entendu son voyage à Sotchi pour demander au président russe de libérer les céréales, Macky Sall n’a éludé aucune question. Il a répondu à tout, quitte à faire des lapsus.
De Paris où il se trouve depuis mercredi dans le cadre de la réunion du conseil ministériel de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde), Macky Sall s’est prêté aux questions de Rfi et France24. Drapeau sénégalais flottant derrière lui, en l’absence de celui de l’Union africaine, le Président sénégalais a été ferme sur certains sujets liés à l’actualité domestique, comme il sait bien le manifester lorsqu’il s’agit de prendre une décision. Et sur les législatives du 31 juillet avec tout le vacarme qui l’accompagne depuis le début de la confection des listes devant aller aux élections, Macky Sall est resté ferme. «Ce n’est pas la première fois qu’on organise des élections. Nous avons un système électoral qui est un produit de concertations, de consolidations dont le dernier est ce code qui vient d’être enregistré, qui a fait l’objet de discussions pendant 16 mois et qui a permis d’aller vers cette élection législative. Mais nous avons un code avec ses exigences. Par exemple sur la loi sur la parité, le Sénégal ne peut pas revenir en arrière. Une liste qui n’est pas paritaire n’est pas recevable. Un point, un trait», a-t-il dit, joignant le geste à la parole.
La menace de l’opposition d’empêcher la tenue des élections législatives à cause du rejet par le Conseil constitutionnel de sa liste de titulaires sur la proportionnelle n’ébranle guère le président de la République. Macky précise qu’une liste «qui ne respecte pas ce que dit la loi» est tout simplement «éliminée». Il évoque la liste des suppléants de la majorité présidentielle qui a été rejetée par l’institution judiciaire «parce que simplement, il y a eu une erreur de juxtaposition. Elle était paritaire, mais c’est la loi. (…). Maintenant les menaces sur la non organisation des élections, ça c’est devant nous. De toute façon, le pays va faire ses élections». Certainement ayant à l’esprit l’élection présidentielle de 2024, Macky Sall fait un lapsus à a dixième minute de l’entretien lorsque le journaliste lui demande si la menace de l’opposition d’empêcher la tenue des législatives ne va pas créer des troubles comme le Sénégal en avait vécus en mars 2021. Réponse de Macky Sall: «Il faut éviter de prendre mars 2024,… mars 2021 comme une référence absolue. L’élection législative est organisée par un Code électoral et un système électoral qui existe au Sénégal, qui fait la fierté au Sénégal. Si on est un pays stable, justement, ce n’est pas un hasard». Ensuite, il s’interroge : «Pourquoi lorsqu’il s’agit de l’opposition, quand il y a une décision qui lui est favorable, appeler à la fin du monde ? Ce n’est pas comme ça qu’on respecte la démocratie». Macky précise que si «des difficultés» surgissent dans l’organisation des élections, elles seront résolues «conformément aux lois et règlements du pays».
Baba MBALLO