La stabilité dans le système éducatif n’aura duré que deux mois. Le SAEMSS et le CUSEMS ont lancé un nouveau plan d’actions de grève hier, mardi 24 mai, après «avoir constaté un non-respect» des accords signés avec le Gouvernement. Ce qui risque de porter un sacré coup à aux élèves si l’Etat ne prend pas des mesures.
C’était prévisible ! La polémique qu’a déclenché la publication du communiqué du ministère des Finances et du Budget annonçant une fiscalisation des revalorisations laissait entrevoir la reprise de leur mobilisation. Les syndicats d’enseignants viennent de déterrer la hache de guerre, après la suspension de leur mot d’ordre de grève suite à la signature du protocole d’accord du 26 février 2022 avec le gouvernement.
Le Syndicat autonome des Enseignant du Moyen Secondaire (SAEMSS) et le Cadre unitaire des Enseignants du Moyen Secondaire (CUSEMS) ont, en effet, lancé leur 9ème plan d’actions pour le respect du protocole d’accord. «Constatant le non-respect des engagements financiers signés le jeudi 3 mars 2022 avec les syndicats devant être matérialisés à la fin du mois de main, le SAEMSS et le CUSEMS décrètent un débrayage à 9 h les mercredi 25 mai et vendredi 27 mai 2022 et une grève totale le samedi 28 mai, un débrayage les lundi 30 mai et mardi 31 mai 2022 suivi d’une AG», renseigne un communiqué rendu public hier, mardi 24 mai.
Les deux syndicats d’enseignants du G7 ont également annoncé le «boycott de toutes les évaluations (évaluations harmonisées, devoirs et compositions du 2nd semestre), des activités d’éducation physique et sportive, des activités de cellules pédagogiques et de tous les examens». Mieux, un «large front avec les syndicats du secteur de la santé» sera mis en place pour l’organisation d’une marche nationale des travailleurs pour exiger le respect des accords.
L’alerte de nouveaux remous dans le secteur de l’éducation a été donné par les enseignant du lycée Malick Sy de Thiès qui ont tenu une assemblée générale hier, et décrété 48 heures de grève pour dénoncer le non-respect des engagements tenus concernant les augmentations des salaires. «Après deux mois de grève, nous avons pu négocier avec le gouvernement et signé un protocole d’accord et depuis lors, nous avons commencé à dérouler correctement les cours et à faire les évaluations en attendant la fin du mois de mai parce que les augmentations devraient entrer en vigueur à partir de la fin du mois de mai. Nous avons constaté hier, dans l’après-midi (lundi) que les premiers bulletins générés par e-solde à ce niveau, que le gouvernement n’a pas respecté les accords. Nous avions tout simplement exigé à ce que la somme que nous devons percevoir, soit une somme reçue juste après impôt mais, il s’est trouvé que le gouvernement n’a pas respecté ces accords», a déclaré le secrétaire administratif national du CUSEMS.
En effet, les cours avaient repris dans les écoles publiques depuis la signature du protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants le 26 février dernier qui avait suscité une grande satisfaction de presque toutes les parties prenantes. Pour cause, elle avait permis le retour à la normale des enseignements après une longue paralysie du système éducatif.
Dans le cadre de l’amélioration du niveau de rémunération des agents du système de l’éducation et de la formation, le ministère des Finances et du Budget avait, dans un communiqué en date du 15 mai dernier, annoncé que «les dispositions ont été prises pour, qu’à compter du 1er mai 2022, le relèvement de la rémunération des personnels de l’Education et de la Formation et la revalorisation du régime indemnitaire des fonctions dirigeantes et administratives, soient effectifs». Toutefois, la même source ajoutait que «conformément aux dispositions légales et règlementaires, toutes les revalorisations sont fiscalisées exceptée l’indemnité représentative de logement».
300 HEURES SUR 1070 DÉJÀ PERDUES
Ce que les enseignants ont trouvé injuste. «Dans ce communiqué, il y a un alinéa qui pose problème ; c’est l’alinéa 3 qui parle d’imposition. Or, nous avons dit au gouvernement que ce que nous négocions nous le faisons sur la base du net à percevoir après impôt et c’est ce net à percevoir après impôt qui était annoncé en termes de minima et de maxima», avait rappelé le secrétaire général du SELS, Amidou Diédhiou.
Et d’ajouter, «en tout état de cause, nous, cinq syndicats d’enseignants (Sels, Snelas/Fc, Sels /A, Uden et Siens), nous n’avons que le protocole comme base. Si ce qui est dans le protocole est respecté comme tel, nous applaudirons. Autrement, nous ferons face et appelons les syndicats à se tenir prêts».
Pour rappel, les grèves avaient affecté le quantum horaire. Le secrétaire général du Syndicat des Inspectrices et Inspecteurs de l’Education nationale du Sénégal (SIENS), El Cantara Sarr avait fait savoir que «300 heures de cours ont été perdues sur un quantum annuel de 1070 heures».