Le Collectif des travailleurs de la santé et de l’Action sociale a décidé de décréter un mot d’ordre de grève de 48hà compter de ce mardi 26 avril 2022. C’est ce qui ressort de la dernière réunion des secrétaires généraux des différents syndicats de la santé. Dans un communiqué, les agents de la santé dénoncent toujours l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt des sages-femmes à Louga suite au décès par négligence d’Astou Sokhna à l’hôpital Amadou Sakhir Mbaye.
Tirant le bilan du premier jour de grève, le Collectif se réjouit de la mobilisation sans précédent de tous les segments du secteur de la santé, de l’étudiant au professeur de médecine qui montre à suffisance le sentiment d’injustice et de désœuvrement des agents de santé.
Cependant, selon eux, «aucune mesure correctrice» permettant d’améliorer le système de santé n’a été prise conformément à l’esprit d’un audit de décès maternel, l’enquête sur le décès de Mme Astou Sokhna se suffit de vagues conclusions d’un «audit dévoyé de son objectif» en lieu et place du travail d’investigation devant commencer par établir la cause exacte de la mort par l’autopsie. Cette démarche «hâtive en l’absence de données scientifiques factuelles pour étayer ce dossier ne présage», d’après eux, en rien d’un procès «sincère» permettant la manifestation de la vérité. «Depuis quand cela revient-il aux familles de poser le diagnostic de césarienne d’urgence ? Pourquoi le parquet feint d’ignorer que c’est la structure qui doit être poursuivie en cas d’erreurs médicales avérées et non les agents ?», s’interrogent Dr Amadou Yéri Camara et Cie. Qui trouvent que toutes ces insuffisances leur montrent qu’il y’a une volonté manifeste de faire des sages-femmes de Louga, des boucs émissaires en les mettant «arbitrairement en prison malgré leur droit à la présomption d’innocence». Pour ces professionnels de la santé le parquet devrait faire preuve d’humanisme en les laissant chez elles jusqu’à la date du procès. Ainsi le Collectif dénonce avec véhémence ce traitement «partiel et partial pour satisfaire une clameur populaire à visée purement politicienne».
Le collectif prévient que l’évolution de la lutte dépendra de la rigueur et de la responsabilité de l’Etat dans le traitement de ce dossier. Pour finir il donne rendez-vous, le mercredi 27 avril 2022 à Louga pour la «mobilisation blanche», où tous les agents de santé seront en blouse blanche ou rose, les familles et sympathisants en tenue blanche lors du procès des sages-femmes.
Samba BARRY