Dans le Fouta beaucoup de stations d’essence sont fermées à cause de la pénurie du carburant. C’est le cas dans la commune de Ndioum où les quatre stations sont fermées. La situation est la même à Pété. Aucune goutte, selon un gérant d’une station d’essence. «Nous en avions hier, mais au moment où nous parlons, nous n’en possédons plus. Notre stock est épuisé», dit-il, au bout du fil. «C’est presque la rupture dans toutes les autres stations», peste un autre vendeur de carburant au niveau de Pété. Ce dernier affirme qu’il lui arrivait de remplir tous ses blocs avec quinze mille litres. Aujourd’hui, il n’a que mille litres de carburant qu’il a rapidement épuisés. Toutes les stations sont fermées, explique un pompiste qui dit n’avoir d’autre choix que de fermer.
Les gérants des stations d’essence craignent le pire. Ils affirment que si la situation n’est pas réglée, d’ici 72 heures, ce sera la catastrophe. «Notre chiffre d’affaires risque de chuter. Car pendant les marchés hebdomadaires, il nous arrive de vendre jusqu’à deux mille litres par jour. Puisque le lundi avec le louma de Pété et le vendredi avec celui de Galoya sont des jours d’affluence. Nous pouvons vendre la moitié de nos réserves», affirme un gérant.
Cette pénurie de carburant paralyse également les transporteurs. Bon nombre d’entre eux ont déjà commencé à immobiliser leur véhicule. C’est le cas de Alhassani Sy, un chauffeur qui fait la navette entre Ndioum et Galoya. Il a garé son véhicule depuis maintenant trois jours à cause du manque de carburant noté depuis une semaine dans la zone. «Si cela continue, la situation risque d’être compliquée pour nous», s’alarme un autre chauffeur qui explique qu’il n’a que ce métier pour exister. Il fait le trajet Thillé Boubacar-Oréfondé et affirme qu’il peut gagner jusqu’à 30 mille francs par jour. Ses rotations quotidiennes lui permettent de nourrir ses enfants et de payer leur scolarité.
Abou KANE