La criminalité faunique sévit toujours à Tambacounda. Mais il n’y a pas non plus de répit pour les trafiquants de faune. Une opération mixte, menée le 12 avril passé, par la Direction des Parcs nationaux et les éléments de la Brigade de Recherche du Commissariat central de Police de Tambacounda avec l’appui du Projet Eagle Sénégal, a permis l’interpellation de quatre présumés trafiquants de faune. Le communiqué indique que «trois personnes ont été arrêtées sur place en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de deux peaux de Léopard et de trois pattes d’Oryctérope». La même source fait aussi savoir que la brigade de Gendarmerie de la zone aurait par la suite procédé à l’interpellation d’un complice chez lui dans son village puis mis à la disposition des Parcs nationaux. «Ces 2 espèces sont intégralement protégées par la loi n° 86-04 du 24 janvier 1986 portant Code de la Chasse et de la Protection de la Faune au Sénégal», souligne le document. Et de poursuivre : «Les peaux de léopards saisies sont à nouveau originaires du Parc national du Niokolo Koba et les animaux abattus dans des conditions inhumaines».
Quant à l’oryctérope, le communiqué révèle que c’est une espèce totalement méconnue des Sénégalais car il est extrêmement rare et farouche, ne sortant que la nuit, mais qui tout comme le léopard, est un animal en danger de disparation au Sénégal. «Il s’agit de deux animaux intégralement protégés, personne ne peut donc les détenir, ni mort ni vivant et sont inscrites à l’Annexe 2 de la Convention de Washington (CITES) qui réglemente la commercialisation de ces espèces fragiles. Le Sénégal a ratifié cette Convention», note-t-on.
Selon la loi, les personnes interpellées «risquent une lourde peine d’emprisonnement, des dommages et intérêts et des amendes selon l’article L32 du Code de la Chasse et de la Protection de la Faune».
La région de Tambacounda est très touchée par le trafic de faune et ce n’est pas la première fois que les hommes de loi interpellent des trafiquants. Les services compétents pour la lutte contre la criminalité faunique indiquent que «Cette situation devient de plus en plus inquiétante car il s’agirait de réseaux de braconniers bien organisés qui opéreraient dans le Parc national du Niokolo Koba depuis plus de 20 ans».
Mamadou GACKO